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    Arabie, plongée en terre d'islam. 

    Encore une destination très, très exotique : la côte Est de la mer Rouge, encore très peu fréquentée. Farasan Bank en Arabie Saoudite se trouve en face de Port Soudan. Pour y accéder il faut prendre un vol pour Djedda et ensuite faire environs 220 kilomètres de route. Pas si simple. Pour éviter les vols hors de prix, il faut prendre le vol d'après-midi de Royal Jordanian avec escale à Amman et arrivé à Djedda à 2h du matin. Alors installation à l'hôtel pour le reste de la nuit, Le rendez-vous pour le transfert est à 15h à l'aéroport. Pour le retour la même galère. On est viré du bateau à 7h45 avec arrivé à l'aéroport vers midi pour le vol de 20h30. A noter, concernant le vol, que l'avion survole la Macédoine et passe très près de Skopje, ma ville d'origine.

    Le voyage a été organisé encore par Nature plongée . Nous sommes deux, avec mon (nouvel) ami Nicolas Barraqué, photographe professionnel et éditeur de l'excellent magasin Plongez . Arrivé au petit matin à l'hôtel et après quelques heures de sommeil, vers neuve heures et demie nous sommes partis visiter la vieille ville. Nicolas ayant vécu à Djedda, il y plus de vingt ans, je me suis laissé guider par lui. Avec le peu de temps que nous disposions, nous avions flâné dans les ruelles, pris un café dans un café authentique, cherché un restaurant de poissons.

    La vielle ville, le quartier Al Balad, est à une demi-heure de taxi de l'aéroport. Avec une architecture typique de ces régions : bâtiments massifs avec peu de fenêtres pour se protéger de la chaleurs, décorés avec des balcons et autres structures en bois. Le quartier est en pleine rénovation avec des chantiers partout, on dirait Paris à l'orée des JO2024. C'était relativement tôt le matin, pas beaucoup d'activité. Le quartier s'anime le soir, mais le soir nous serons loin. Voilà un florilège de photos pris au hasard :

    Tôt le matin il n'y avait pas beaucoup de commerces ouverts. Dans les magasins d'épices ma curiosité était attiré par de gros blocs bizarres. Quand un commerçant, avec des gestes parce qu'il ne parlait pas anglais, m'a fait comprendre que ce sont des pierres parfumants j'ai compris d'où venait l'odeur douce du magasin. Dans les magasins de bijoux pour les hommes la mode ce sont les complets montre - chapelet - boutons de manches - stylo.

    Notre déambulation c'est passé en cherchant un bon restaurant de poisson, en se renseignant auprès des commerçants. On a fini par le trouver au bon moment, à l'heure de déjeuner. Chez Golden Chef Fish Restaurant au rez-de-chaussée on choisit le poisson, une belle dorade et de crevettes pour nous, on paye et on monte à l'étage. Au premier étage, pas au deuxième. Ils sont pareil, mais le deuxième est réservé aux familles. Donc, il y a des femmes. Dans la salle il n'y a pas de tables, on est installé par terre affalé sur des coussins. Il faut manger avec les mains, il n'y a pas de couverts. Moi, qui épluche les crevettes avec couteau et fourchette, je n'apprécié pas beaucoup. Bon, pour une fois ce n'est pas grave, il y a des Kleenex à volonté. L'important c'est que le poisson et les crevettes sont exquises.

    Une grosse frayeur par la suite. Sortie du restaurant nous avions entré dans un taxi mais il ne savait pas aller à notre hôtel. On est sortie, nous avions pris un autre et je me suis rendu compte que je n'ai plus mon téléphone. Panique. S'il est tombé dans le premier taxi je ne le verrai plus. Au restaurant ils me diront peut-être qu'ils ne l'avaient pas trouvé, ça m'est déjà arrivé à l'aéroport de Kuala Lumpur. Nicolas essayait de me calmer, on rentre le chercher au restaurant. Le taxi a fait demi-tour, je panique toujours : est-ce que on retrouvera le resto. J'arrête le suspense : dès que j'ai parlais au restaurant un serveur l'avait sortie de sa poche. L'Arabie Saoudite à la réputation d'être un pays sûr.

    A l'aéroport, parmi les pèlerins, nous avions retrouvé notre groupe et parti pour les 220 kilomètres jusqu'à Al Lith, notre ville d'embarquement. J'ai pris quelques photos à travers la vitre. Nous avons aperçu de nombreux troupeaux de dromadaires, visiblement ce mode de transport est toujours d'actualité malgré le réseau routier en excellent état.

    Almonda, notre bateau de croisière, est un yacht de 40 mètres à quatre ponts et entièrement climatisé. Sur le pont principale il y a la plateforme de plongée, la salle à manger, la cuisine et deux cabines "de maître" aux lits jumeaux. Sur le pont supérieur l'espace de vie comprends une grande terrasse ombragée avec bar sans alcool et un salon spacieux. Le sun-deck, avec un jacuzzi à sec et le deuxième poste de conduite, n'est pas très engageant. J'y allais régulièrement, vers cinq heures du matin, pour voir le levée du soleil. J'observais la mer, n'y se passait rien d'extraordinaire : mer plate, presque pas de dauphins, peu d'oiseaux, pas de pécheurs. Certains matins je voyais les deux autres bateaux de plongée, les seuls sur la zone. Les dix cabines standard, spacieuses quand même, sont sur le pont inférieur.

    Nous sommes 22 plongeurs avec 12 personnes d'équipage dont deux guides. Je croie qu'ils sont tous égyptiens. Une bonne moitié des plongeurs sont des Allemands, peu communicatifs avec les autres. Hasard inhabituel : deux couples mère et fils, d'habitude c'est père et fils ou fille. Nous sommes cinq français, dont le broker Patrick et un couple insolite. Deux guides veut dire des palanques de 12 plongeurs, donc il ne faut pas espérer que le guide puisse vous montrer quelque chose. Il faut se débrouiller seul, j'ai plongé avec Nicolas et Patrick. Une seule escapade sur terre ferme était prévue. Nous devrions débarquer un après-midi sur une île desserte, je crois que c'était Marmar Island, la plage supposé être lieu de ponte des tortues marines. Nous n'avions pas réussi d'accoster, l'équipage n'a pas réussi de trouver le chenal. Ils ont failli casser l'hélice du moteur du zodiac. Nous étions récompensés par un beau couché du soleil, observé à partir du zodiac. Un après-midi un oiseau palmé s'est posé sur la rambarde de la terrasse. C'était un Noddi brun, une sorte de sterne. J'étais épaté par son flegme. Après avoir pris des photos avec le téléphone j'ai eu du temps de chercher l'appareil photo à la cabine. Il restait imperturbable malgré l'agitation autour de lui.

    J'ai fait 17 plongées avec des blocs de 15 litres dans une mer sans courants, ce qui me fait 14 heures et 46 minutes sous l'eau. A la plupart des sites nous accédons avec des zodiacs, des fois directement à partir de la plateforme du bateau. Il y avait deux plongées de nuit. J'ai zappé le deuxième, trop fatigué de faire quatre dans la journée. Les sites de plongée, soulignés en rouge sur la carte à gauche, sont toujours des singularités géologiques. Ce sont des platiers couverts de quelque décimètres d'eau surgissent des profondeurs avec des bords comme coupés au couteau. Les sites ne sont pas équipés de corps-morts, au mouillage l'équipage accrochait la corde à des cailloux en faisant attention à ne pas dégrader le récif.

    Les plongées sont agréables, sans plus. A vrai dire, je m'attendais à beaucoup mieux. On est quand même en Mer Rouge, sur la côte vierge de plongeurs. Par exemple je n'ai pas vu de nudibranches. Parmi mes photos j'aime bien la photo de gauche avec les deux requins et le banc de ... je ne sais pas quelle sorte de poisson, pourtant ils ne sont pas à la même profondeur. Ce couple mixte : noir et blanc. Une vidéo d'un banc de barracudas . Je me suis aussi amusé à filmer la raie pastenague couchée sur le sable et son copain le rémora qui ne savait pas où se mettre . J'ai filmé une murène qui rode parmi le corail, que j'ai caressais . En plongée de nuit de concrétions multicolores. Un soir, pendant le trajet, le capitaine nous a signalé un requin baleine, mon appareil photo n'arrivaient pas à faire la mise au point dans le noir.

    Voilà quelques photos que je fais habituellement :

 

    J'ai fait ces photos avec mon nouveau Nikon Coolpix AW130 jaune d'occasion que j'ai acheté sur eBay après l'avarie du mon appareil rouge de même model à Fakarava. Le AW130 est un appareil parfait pour des utilisateurs non-professionnels comme moi. Petit, pas de caisson, résistant aux chocs, pas cher. De retour de Tahiti, quand j'ai compris qu'il est irréparable, quelle surprise d'apprendre qu'il n'est plus fabriqué. J'ai fini par trouver un d'occasion, vendu par un commercent de Thessalonique. En partant plonger j'étais très angoissé, me demandant s'il va rester étanche en mer. Il fonctionne parfaitement.

    Je trouve que la qualité des photos laisse à désirer, surtout comparées aux celles que mes compagnons m'avaient filé. Mais Nicolas et Patrick avaient des appareils autrement plus performants. Pourtant Isa n'avait qu'un goPro. Le top se sont les photos d'accouplement des calamars et tortues prisent par Nicolas. A comparer avec la mienne des tortues, prise précipitamment avec le flash non coupé, complètement ratée :

   

    L'avant dernier jour, après deux plongées, on est rentré au port au début de l'après-midi, quelqu'un devrait prendre l'avion le soir. Personne n'a rallé, peut-être parce qu'on était occupé : il fallait rincer le matériel nous-mêmes. D'habitude c'est l'équipage qui s'en occupe. Le bateau est amarré à cote de la grande marina en construction, en face de la ville d'Al Lith. Avoir rincé le matériel sur le trajet du dernier site, nous avions passé l'après-midi à ne rien faire. En préparant le voyage je me disais qu'il serra intéressent de trouver un moment pour faire un tour pour voir une ville quelconque en Arabie. Je le pense toujours mais sur place ce n'est pas pareil. Il fait chaud et on a le flegme. Dommage que je n'aie pas eu le courage.

    Le dernier jour on étaient viré du bateau à 7h45, même si notre avion était à 20h30. Après un dernier regard sur Almonda nous avons pris la route. A part les caravanes de dromadaire je croie avoir identifié des habitations de nomades.

    Déjà en allé, j'avais remarqué une spécificité saoudienne : chaque station-service est flanquée d'une mosquée. Sans être offensants je rappelle que pour moi c'est très important qu'elles ont des toilettes.

    J'ai noté une autre particularité concernant l'architecture, à part le fait que les immeubles ont rarement des balcons, ce qui se comprend vu la canicule permanente. Toutes les maisons ont une sorte de tourelles. Nicolas prétendait que c'est pour les réservoirs d'eau et gaz. Peut-être, mais en réexaminant les photos je ne suis pas totalement convaincu, les réservoirs de gaz sont autour.

    Arrivé vers midi, il nous restait des heures d'attente pour notre envol. J'observais les passagers. Beaucoup de pèlerins dans leurs ihrams, ensembles de deux pièces non cousues. Les femmes, à part quelques touristes, sont toutes voilées. Dans la zone de boutiques il y a beaucoup d'espace mais pas beaucoup d'offre. Dans le food court l'inévitable MacDo et autres marques d'hamburgers. Pas de cuisine locale. Nous étions obligés de choisir un resto indien. J'ai passé l'après-midi à observer les femmes voilées. J'ai constaté que malgré le voile intégral, le niqab, le visage n'est pas tabou. Elles se découvrent partiellement quand elles mangent mais aussi quand elles ont envie. Par contre, des cheveux je n'ai pas vu. Les poils des chevaux c'est autant tabou que les poils pubiens en Occident. Par contre je n'ai pas vu des femmes prier. Que des hommes, dont ceux que j'ai prix dans mon selfie. Dans les bagages beaucoup de cartons avec de l'eau bénite. Il parait que les compagnies aériennes les transportant gratuitement. Certains sont arrivés à Paris, évidemment.

    En conclusion ? C'était sympathique mais sans plus.

    Pendant ce temps, pas loin de nous : Gaza. No comment !

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