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Aruba, mes premières plongées en mer

    Où c'est?Pourquoi Aruba? Il y a une logique toute simple: On veut partir, avec American Airlines, dans les Caraïbes. La manipe la plus avantageuse est de prendre un billet Paris - New York et trois coupons. Ce choix - trois et que trois coupons - restreint le choix. Oranjestad, la capitale.Aruba, déjà un nom exotique et une île où on peut plonger, est une destination des plus lointaines, qui rapporte le plus de miles pour le prochain voyage gratuit. Et voilà, on a presque répondu à la deuxième question qu'on pose quand on dit à quelqu'un qu'on est allé à Aruba: où c'est? On devine que la première question est: où? ou comment? Et on répond: A-rou-ba-a!

    Ce n'est pas très clair !? Je reprends. On dit au mec qu'on est allé à Aruba. Il fait: « Où? » ou « Comment? ». C'est sa première question. On répond: « A-rou-ba-a ». Alors il pose la deuxième question: « Où c'est? ».

    Ce n'est à quelques kilomètres de Venezuela, et l'île fait partie de l'archipel ABC (Aruba, Curaçao et Bonaire), une sorte de DOM-TOM hollandais. 

maison - prison.     On est partis, au mois de février, Véra, Léa et moi. La combine des trois coupons nous emmène d'abord, pour deux jours, à Porto Rico. Aussi une sorte de DOM-TOM, américain cette fois, touristique et surpeuplé. L'intérêt de cette étape est dans la visite de Phosphorescent Bay. Le phénomène du plancton phosphorescent est connu des plaisanciers, d'habitude observé dans les toilettes marines. Ici il est encore plus prononcé, et spectaculaire les nuits sans lune. Le bateau qui avance est entouré d'une auréole, le seau d'eau qu'on agite est plein de lumière, le nageur peut se faire passer pour une divinité.

    Qu'est ce qu'on peut faire de plus en deux jours ? Un peu de plage et visite de la capitale San Juan et son fort :

    Divi divi.Aruba, au premier abord, est une île caraïbe assez quelconque. Plate, plages de sable fin, le port avec les bateaux-usines de croisière et les boutiques hors taxes, la zone hôtelière où toutes les chaînes américaines sont représentées, sauf le Motel 6. La particularité naturelle de l'île est un arbre: le divi-divi. On n'est pas aux Galápagos, mais ici aussi l'évolution a dû l'adapter aux contraintes des vents qui soufflent tous le temps et toujours dans la même direction.

    A côté du quai où débarquent les fruits et légumes de Venezuela, se trouve le marché :

    La vraie richesse de l'île ce sont ses habitants. Le carnaval.En effet c'est une des rares, peut-être la seule île caraïbe où les autochtones, les indiens Arawak, n'étaient pas exterminés. Depuis ils se sont mélangés avec les nouveau arrivants et le résultat est une population assez métissée qui parle Papiamento, une langue dérivée d'espagnol, portugais, hollandais, français et indien.Tribune mobile. C'est pourquoi pour "Bienvenue" ils disent "Bon bini". Par hasard on est tombé en plein festival, eh oui, on y était en février. Une vraie fête populaire pour s'amuser, même avec de revendications salariales, pas commerciale du tout. Il n'y a pas de magasins sur le parcours et on n'a pas dû voir plus que deux vendeurs ambulants de boissons gazeuses, toutes marques confondues. Les familles ont des tribunes mobiles qu'elles installent le long du parcours, la veille. Ils apportent de quoi manger et boire, dansent, bavardent et se promènent en attendant le défilé. La quasi-totalité des touristes sont des américains, adorables. Ils restent sagement dans les hôtels, il y a sûrement soirée mexicaine ou italienne avec buffet à volonté.

   Manchebo Beach.C'est ici que j'ai fait mais premières plongées en mer. Le problème n'est pas dans la technique, j'ai l'avantage de l'inconscience du novice. Au bureau de la boite de plongée, à Manchebo Beach, je vois des américains présenter des cartes plastifiées. Moi, je montre ma licence et je lui dis que c'est ça qu'on a nous, en France. Ça marche. Combien de plomb? Vas savoir! On trouve un compromis.

    Pour commencer, le premier jour de plongée, on fait un "double tank" sur les épaves de Antilla et Pedernales. 

    AntillaAntilla, belle épave, est un cargo allemand de "WW II", d'une centaine de mètres. On est cinq plongeurs, répartis en trois palanquées, moi je suis avec le "dive master". Ça me rassure. On entre dans le bateau, on traverse les cales, on se faufile dans des étroites ouvertures, on dérange des bancs de poissons. Je suis excité, sur mes gardes, mais aucune faute. Heureusement. On est descendus jusqu'au 18 mètres. Ça y est, encore une virginité de perdue.

    Pedernales, un tanker, est à 6 mètres. Assez abîmé, en morceaux. Plongée pépère. Un moment je perds l'équilibre et je me retrouve en surface. Je redescends et j'ai honte, même si personne ne s'est aperçu. Je comprendrai plus tard qu'il est plus facile de s'équilibrer à vingt mètres qu'à six.

    Dans les années vingt une raffinerie de pétrole a été construite sur l'île, une des plus grandes au monde, fermé en 1985. Baby Beach.L'île était considérée plus sûre que Venezuela, d'où venait le pétrole. Ensuite, pendant la guerre, ça attirait les sous-marins allemands. Une très belle plage, Baby Beach, était réservée au personnel de la raffinerie. On y était, belle plage, avec tuba on voit des poissons multicolores, mais pas d'ombre. Alors il est arrivé ce qui devait arriver: on s'est pris des coups de soleil, graves. Je suis obligé d'annuler toutes mes plongées, dont une de nuit sur des avions.

    Au retour notre vol Aruba - New York traverse le triangle des Bermudes. Il devrait y avoir du vrai. On traverse une "perturbation". On se croit sur les "Pavées de Roubaix".

    New York. Au retour on s'offre un week-end à New York, pour mon cinquantième anniversaire.

 

    L'église.Je suis déjà aller à la messe dans Harlem, alors je les emmène au Canaan Baptist Church of Christ. Super. Ce n'est pas gênant du tout qu'on est des athées fondamentalistes.

    Après la messe le déjeuner chez Sylvia's s'impose, pour fêter mon l'anniversaire. Si vous étais en groupe vous vous retrouver entre vous dans une salle à groupes, quand on est en individuel on est installé avec les autochtones. Des familles endimanchées, dont les dames avec des beaux chapeaux. Elles ont beaucoup plus de goût que la reine d'Angleterre, ce qui n'est pas difficile. Une petite promenade dans Harlem s'en suit :