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Baja Sur, le sud de la Basse Californie du Sud.  

 

    Quand on se retrouve à San Diego et on veut prendre un peu de vacances, pour moi, il n'y a pas de doute: Baja s'impose. Cette fois ci j'avais choisi l'extrême Sud, plonger à La Paz. De San Diego je n'ai pu trouver de vol pour La Paz. Et je n'ai pas trouvé des vols directs vers le sud de Baja à partir de Tijuana non plus. J'ai pris Cabo, par LA. La politique commerciale des compagnies aériennes est ainsi faite, que j'ai dû faire un périple complexe. Au cours du vol vers Cabo, j'ai pu apercevoir Bahia de Los Angeles, la baie où j'avais plongé avec des otaries pour la première fois. Au retour le sort a voulu qu'à cause du brouillard à San Diego j'ai fait le trajet N°6 en bus et en cinq heures au lieu d'une, suite à un embouteillage monstre provoqué par un accident sur l'autoroute. Par contre, le lendemain, le vol N° 7 surbooké je l'ai fait en classe affaire. Classe affaire pour moins d'une heure de vol, c'est classe tout court.

    J'ai pris la voiture, une toute petite Chevrolet Matiz, à l'aéroport de San Jose del Cabo et je suis allé à Cabo San Lucas, pour la première nuit. L'hôtel Mar de Cortes est confortable, bien situé et possède un parking gardé. Cabo est décavent. Caricature de ville mexicaine pour des touristes américaines. Pour les investisseurs, les croisiéristes,  les baufs qui viennent pour la pêche au gros, ce qui fait le bonheur des marchands de glacières,  et les jeunes au spring brake à  je ne sais pas quelle période exactement. Le grand cube, qu'on aurait cru un radar extrêmement puisant est le centre culturel.

    J'ai monté à La Paz par la route de la côte Pacifique et j'ai pu constater que les mexicains sont très concernés par la protection de l'environnent. J'ai pris ce trajet pour visiter la petite ville traditionnelle de Todos Santos, traversée par le Tropique du Cancer. Je me suis arrêté pour voir la mission Nuestra Señora del Pilar de La Paz. J'étais témoin d'un phénomène naturel bizarre: la façade était couverte de papillons agonisant. Des touristes m'ont expliqué qu'à cause de la couleur des murs les insectes les confondent avec l'écorce des arbres et y pondent les œufs. Les nouveaux papillons ne pouvant pas se nourrir du plâtre mourront.

    A Todos Santos j'ai loupé l'hôtel California. Je l'ai vu, il avait l'air pas ordinaire mais je ne me suis pas arrêté. C'est à La Paz que j'ai appris qu'il s'agissait de celui qui a inspirait la fameuse chanson du groupe The Eagles .

    La Paz est une ville de province, touristique mais sympathique. La principale artère et zone d'intérêt est Malecón, la promenade le long de la mer. La plage d'un côté, les boutiques de souvenirs et restaurants de l'autre. Le quai est décoré de sculptures soc-réalistes d'animaux marins et une baleine faite de bouteilles en plastique vides, pour sensibilisation écologique. A l'intérieur il y a la cathédrale, quelques bâtiments coloniaux et les paysages urbains de l'Amérique latine. Les couchées du soleil sont époustouflants.

    Moi, j'étais basée au Club Cantamar, à Pichilingue (prononcez: Pitchilingué), à une vingtaine de kilomètres au Nord. L'endroit parait bizarre. Dans la rue, en face de l'hôtel est l'entrée du port commerciale. Sauf que ce n'est pas la même baie. L'hôtel à une plage, je n'ai pas eu le temps d'y aller. Au restaurant, à côté de la piscine, on peut observer les oiseaux pendant le petit déjeuneur: des pélicans et des cormorans. Et le vieux crevettier, ancré en face. Une petite anecdote: ces dernières années, partout dans le monde où j'y vais plonger, ils sont sensibilisés à l'écologie. On voit partout des ampoules éco. Parfois allumées le jour. C'est malin.

Les plongées

    Après les quatre jours de plongée il me restait encore deux que j'avais prévu pour découvrir la région. Gabi, qui était déjà venue, m'avait fortement conseillé la plage de Balandra, quelques kilomètres au nord de Cantamar. J'avais décliné la proposition de Gustavo et Luis d'y faire du kayak avec eux. Je doutais de ma condition physique, je ne voulais pas les ralentir. 

    Le premier jour, des deux, je suis allé voir, avant huit heure du matin. La route aboutit à la plage A. Il y avait que la camionnette du loueur de matériel de plage, donc des kayaks. Je suis monté sur la petite colline et vu la plage B en bas. Extrêmement romantique, avec l'unique palapa (parasol). Je suis descendu et allé voir le bout où se trouve le rocher en forme de champignon, le symbole de La Paz, reproduit en fontaine devant la cathédrale en ville. Une fois dans l'eau on remarque qu'elle est peu profonde. Faut peut-être faire deux cents mètres pour perdre pied. J'y suis resté deux heures, je n'ai pas vu aucun être humain. Que des oiseaux.

    Pour le dernier jour je me suis décidé de prendre le kayak , pour une demi-journée. Je suis allé assez tôt, avant huit heure, pour éviter le soleil. J'ai dû réveiller le préposé, il dort dans la voiture, à côté de la camionnette. Je suis parti d'abord vers le Nord, la plage d'hier. J'ai fait le tour du "champignon" et, suivi des oiseaux, j'ai zappé la deuxième plage et allé jusqu'à la troisième. Bien sûr qu'on est mieux à deux sur une plage déserte, pourtant être seul c'est intéressant aussi. On est envahi d'un sentiment d'irréel, tant d'espace pour soi, seul sur la plage et aucune trace de présence humaine à l'horizon. Au retour, vers la mangrove, en passant devant la plage principale, un peu fatigué des bras, j'ai marché dans l'eau en tirant le kayak. L'eau n'arrive pas au fesses.

    Ce n'est pas malin. La veille je n'avais pas étudié les images de Google Earth . Je n'ai pas vu le chenal et le plan d'eau au milieu de la mangrove. Je comptai "explorer" les bords de la baie. Heureusement, en suivant un gros héron je me suis retrouvé dans le chenal. J'ai suivi l'oiseau d'abord, ensuite le chenal mais, malheureusement, à la bifurcation je suis parti dans le cul-de-sac. Au retour je n'ai pas regardé l'autre voie. Donc j'ai "explorais", je n'ai pas explorais. A part un petit bernard l'hermite, j'ai vu quelques oiseau d'eau.

    L'hôtel est le meilleur spot pour observer les oiseaux: les pélicans et les cormorans. Je ne sais pas pourquoi, mais la petite marina était très poissonneuse. Les pélicans piquaient, les cormorans plongeaient et le héron happait .

 

    Je ne sais pas si c'était un banc de poissons de passage, si on peut dire, ou tout simplement il y avait beaucoup de petits poissons à cet endroit-là. Les pélicans n'arrêté pas de plonger en piqué. On les imagine parfaitement entrainé. Faux. J'ai vu un qui en plongeant avait touché le ponton avec l'aile. ll s'est fait sacrement mal. Je ne suis pas sûr qu'il a survécu, si l'aile était cassée il n'avait aucune chance. Un jour le banc de poissons s'est retrouvé, ou il était poussé par les prédateurs, sur la rampe de mis à l'eau des bateaux. Les pélicans se sont régalé de la soupe aux poissons. Dans quelques centimètres de profondeur ils avaient pourtant souffert pour emboucher.

    Et on mange bien dans la région. Des fruits de mer, au prix plus qu'abordables. Il y avait tellement de choix et si peu de temps à tous gouter. On ne peut diner qu'une fois par jour. Le déjeuner était sur le bateau, pas mauvais, pas super non plus. Alors ne me demandez pas la différence entre le ceviché et le cocktail de camaron (crevettes). Ou de pulpe. Si je n'étais pas avec mes amies mexicains je n'aurai jamais eu l'idée de gouter des poivrons farcies au fruits de mer. Le top c'était les coquillages chocolatés! Chocolatées à cause de la couleur de la coquille. On les sert vivantes, on se rende compte quand on presse le citron vert. Ça leur fait mal. Elle se contractent, mais on s'en fou de leur souffrance, c'est tellement bon. Comme quoi ... Les huitres aussi je les ai mangé en mexicain: du Tabasco au lieu de sauce échalote. Ou encore le panaché, qu'ils l'appellent autrement: à la place de la limonade: de la sauce tomate et du Tabasco dans la Corona. Avec un bâtonnet enduit de quelque chose de très piquant, à sucer. Je rappelle aussi qu'on vous apporte, comme amuse-gueule en attendant le repas, des chips de maïs et de la sauce autrement plus piquante qu'aux restaurants mexicaines parisiens.

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