Retour

La croisière.

    L'aéroport des Galápagos, sur la petite île de Baltra, se targue d'être le premier aéroport écologique au monde. Je ne sais pas si les panneaux solaires sur les toits fonctionnaient, mais les trois éoliennes ne bougeaient pas. Moi, j'ai remarqué le petit lézard qui venait d'attraper un insecte, c'était le premier animal que j'ai vu dans ces contrais de légende. Mon futur guide de plongé m'avait accueilli et annoncé qu'il faut attendre deux à trois heures, que le reste de l'équipe débarque des avions suivants. Bizarre de ne pas me conduire au bateau tout de suite ! En attendant je surfais sur Internet, il y avait du WiFi, et observais la nature autour, dont un superbe iguane. Une fois tous rassemblés on est parti et j'ai compris le procédé, un peu compliqué. Un bus nous amène jusqu'au bac pour Santa Cruz, l'île principale, où nous partons en annexe rejoindre le bateau en une vingtaine de minutes. Il y a des hauts fonds, c'est pourquoi le bateau est ancré assez loin.

    Humboldt Explorer est un bateau de 38 mètres. On était 16 plongeurs et 11 membres d'équipage. Six des cabines sont sur le pont inférieur. Sur le pont principal, à part les deux cabines au milieu, on trouve le poste de pilotage et des cabines de l'équipage en avant. En arrière : le salon et le restaurant suivies de l'espace plongée. Dans les cabines, le salon et le restaurant de grands miroirs augmentent le ressenti de surface. Le pont supérieur est réservé à la détente et au séchage du matériel à la fin de la croisière. Le jacuzzi était très apprécié.

    Le premier jour plongée (d'adaptation) au Baltra Chanel et le dernier au Santiago Island. Toute les autres aux îles Wolf et Darwin, 200 kilomètres au Nord C'est là qu'on peut voir du gros et la température de l'eau est plus supportable : 20°C. J'ai fait 17 plongées sur les 19 possibles. Le premier jour j'ai zappé la troisième, de nuit. J'étai crevé et frigorifié, la température de l'eau était 17°C. Ainsi je n'ai pas vu l'hippocampe que Daniel avait filmé. Le dernier jour aussi j'avais laissé tomber la deuxième. Donc avec les 17 plongées je suis resté sous la surface 12 heures 19 minutes au total. Profondeur maximum 29 mètres, Et, quelle belle surprise, je n'ai jamais manqué d'air. L'explication est simple : à chaque plongée à Wolf et Darwin nous restions accrochés aux rochers pendant au moins vingt minutes sans bouger et ensuite on se laissé dériver. La plongée la plus longue : 47 minutes, toujours aux nitrox.

    Je partageais la cabine avec Daniel, mon nouvel ami et binôme de plongée, de quinze ans mon cadet. Oui, j'étais de loin le plus âgé de la bande. J'étais très bien accepté, je suivais bien le rythme, je ne les retardais ni limitais dans les activités . En plus, je croie que pour les jeunes s'est enthousiasment de savoir qu'on peut plonger très longtemps. Et encore, dans ces conditions.

    Les conditions ? D'abord il fait froid. On est sur l'équateur mais le courent de Humboldt, qui apporte nutriments pour la faune si abondante, vient de l'Antarctique. J'ai donc loué une combinaison de 7mm et malgré la bouteille de 15 litres, plus lourde que la 12 standard, j'étais obligé de mettre 14 kilos de plomb à la ceinture. On s'équipe sur le bateau, sauf les palmes. La mer est un peu agitée, l'embarquement sur l'annexe n'est pas aisé. On est assuré par deux personnes sur le bateau et accueilli par deux autres sur l'annexe . Une fois assis, une cinquième nous fixe les palmes. Suite aux nutriments, la visibilité n'est pas fameuse.

    La difficulté suivante, aux Wolf et Darwin, ce sont les forts courants. C'est si sérieux qu'on était équipés d'un avertisseur et d'une balise satellite chacun, au cas où on est emporté. L'avertisseur est une sorte de sifflet qui se branche sur l'arrivée d'air du stab et qui porte à plus d'un kilomètre. Le son est si fort qu'il faut mettre la tête sous l'eau quand on l'active. La tête sous l'eau et la main dehors, si la mer n'est pas calme ? Heureusement que je n'ai pas eu à essayer. La balise, elle alerte les services de secours et leur transmet la position. Si on appui sur le buton, comme disait mon amie André, même le porte-avion Foch va se détourner, mais il faudra rembourser le carburant. On nous a dit que deux à trois plongeurs disparaissent tous les ans. Je n'ai pas demandé de précisions.

    Normalement, à partir d'un zodiac, l'immersion se fait avec bascule arrière un après l'autre, on émerge, on s'assure que tout le monde est OK et on plonge. En présence de fort courent les plongeurs risquent d'être dispersés s'ils traînent en surface où le courent et plus fort. Pour toutes les plongées aux deux îles l'immersion était avec la flottabilité négative, gilet vide, bascule arrière tous au même temps et on se propulse vers le fond . Plongeon à quelques mètres du rivage, le relief est toujours le même : une première plateforme à moins de dix mètres pour le rassemblement, une deuxième à une vingtaine pour le spectacle . Accrochés aux rochers, couverts par des coquillages mortes, on est comme dans une salle de spectacle avec le bleu devant nous. Le bleu remplie de petits poissons et les gros qui apparaissent du bleu et disparaissent dans le bleu .

    Au Baltra Chanel et Cousins Rock : des poissons multicolores, murènes, étoiles, nudibranches. Un grand champ d'anguilles de jardin.

    Les îles Wolf et Darwin sont à seize heures de navigation. Il y a un peu plus d'un an l'Arche de Darwin c'effondré et devenue Les piliers de l'évolution !

  

    J'étais venu au Galápagos, entre autres, voir les requins marteaux. J'ai voulu voir beaucoup et de près. Bon, pas autant et comme je l'aurais souhaité, mais j'en ai vu et filmé .

    Cette époque de l'année, avec la quantité de nutriments, est propice à des rencontres avec de requins baleines. Certains de mes co-équipiers étaient plus intéressés par eux que par les marteaux. Une seule fois, à Darwin, une énorme masse sombre est sortie du bleu. Une ombre énorme, disparue rapidement . Un de mes camarades a fait une vidéo un peu plus féerique et mieux composée . On peut constater que la rencontre n'a duré qu'une minute. Une rencontre un peu décevante, je n'ai même pas vu s'il était un train de se nourrir ou pas. Heureusement que je suis rassasié des requins baleines depuis ma croisière à Djibouti. Il y avait évidemment d'autres espèces de requins que je ne saurai pas identifier. Pas que moi. En sortant il y avait des échanges comme : "T'as vu, un tigre !" , "Je ne suis pas sûr !", "Si, si ! C'était un tigre !". Moi, je ne sais pas.

    Parmi les autres habitants du coin, les rays aigles sont les plus élégants. Tiens, ces deux-là n'ont pas le même motif sur le dos .  Des bancs de barracudas pélicans et jacks, des tortues, des murènes ... Même une raie dorée, poisson rare , mieux vu sur Internet. Les otaries étaient très agiles, difficiles pour les photos, plus faciles pour les vidéos . Sur les trajets entre le bateau et le site de plongée on croisait parfois des dauphins. Jamais en plongée.

Et d'autres bestioles :

 

dont des tortues dans différentes configurations :

    La dernière plongée au Wolf c'était à la Secret Cave. Secrète parce que l'entrée dans cette grotte immense est très discret. A l'intérieure on a rencontré des otaries, une raie pastenague, une tortue.

    Il n'y a pas que les poisons aux Galápagos. La croisière a commencée avec la visite de la petite île Seymour Norte, une réserve (plutôt) ornithologique. Il n'y a pas de prédateurs sur l'île, par conséquence les frégates et fous, même des mouettes, nichent par terre. Des familles de frégates, où le mâle gonfle sa gorge pour séduire la femelle. Des oisillons seuls. Il y a des iguanes, elles sont végétariennes et ne touchent pas aux oeufs. J'ai surpris un lézard qui venaient d'attraper un insecte. Sur la côte Nord des otaries se prélassent et les crabes rouges sont nombreux. Il y a des bébés otaries, j'ai même réussi de communiquer avec un .

    Pendant la navigation des frégates et des fous nous accompagnais. Les frégates étaient plus distantes, elles se perchaient sur le mat uniquement. Les fous avaient un comportement plus frendly. Ils se posaient sur le bastingage et se laissaient approcher. J'ai même essayé de leur parler . Une nuit des pélicans se reposaient sur l'annexe. Des dauphins apparaissaient brièvement et disparaissaient avant que j'arme l'appareil photo

    Le dernier jour visite du sanctuaire des tortues géantes sur l'île de Santa Cruz. Lu dans Wikipédia : sur toutes les îles elles étaient 250 000 à l'arrivé des européens, 15 000 aujourd'hui. Selon l'espèce, il y en a une quinzaine, elles pèsent jusqu'aux 420 kg et certaines vivent plus de 250 ans. Nous, nous les avions rencontré sur la partie Ouest de l'île. Elle se déplacent librement sur les propriétés. Elles sont nombreuses sur une ancienne ferme reconvertie en lieu d'observation. Elles aimaient beaucoup des bains de boue. Ils y avaient quelques oiseaux qui les accompagnaient. J'ai pris un, une sorte de moineau, pile et face.

    Et enfin, pour voire les iguanes marines il faut aller dans la capitale, à Puerto Isidro Ayora. Elle sont dans le port, en compagnie de crabes et otaries. Grosse surprise, elles sont petites. Comme des gros lézards.

    En ville, un dernier verre, avant le départ le lendemain :

    J'ai décidé d'aller aux Galápagos en consultant le blog de mon ami Dominique. Il y est allé en septembre 2021. Depuis il a retourné encore deux fois. De retour j'ai constaté qu'en juillet il a fait la même croisière, avec Humbolt Explorer, que moi :

http://photos-dom.com/index.php/videos/galapagos-july-2022/

Ses prises de vues sont meilleures que les miennes. Il est fort, mais il a aussi bénéficié d'une meilleure visibilité en juillet.

Retour