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Magaluf, Majorque au temps du Covid.

 

    Fin septembre, pour la première fois cette année, nous prenons l'avion pour une semaine de vacances à deux. Un voyage trouvé sur le site "Voyage privé" avec vol et séjour en all inclusive. Et une voiture de chez Hertz, une Mini Cooper automatique. 80 euros la location mais 70 de plus pour le parking de l'hôtel. Très agréable à conduire. Dommage que Nael n'est pas avec nous, je n'ai rien compris du tableau de bord. Je n'ai pas utilisé plus que trois ou quatre boutons.

 

    La destination: les Baléares. Concrètement Magaluf, la ville des boites de nuit, à une quinzaine de kilomètres au sud de Palma, la capitale de l'île de Majorque. Pour aller à Orly on a pris un taxi Uber Je viens de découvrir que c'est moins cher que le métro (RER + OrlyVal). Presque un an que je ne suis pas passé par un aéroport. Orly fonctionne mais il y a très peu de monde et peu d'avions. Le nôtre est rempli au 30% maximum.

 

    La première chose que je remarque à l'arrivée, sur le panneau des directions, c'est qu'il y a ici une langue régionale. La sortie n'est pas Salida mais Sortida !

 

    Magaluf. Samos, notre hôtel est à moitié vide. L'all inclusive comprenait des cocktails à volonté. Pas trop dans la journée, mais deux caipirignas avant le dodo ça m'allait bien. Distancion physique Covid. Au restaurant on est servi. Servi dans un self, ce n'est pas fait pour. Il faut demander: un peu de salade, trois olives, un cornichon, de la sauce, pas celle-là, non, non, l'autre ... Juste à côté se trouve la méga-discothèque BCM. Il y a vraiment un avant et un après. De notre balcon, au dernier étage, on a une belle vue sur le voisinage. Juste en bas un grand café terrasse est presque désert la nuit. En face des boites à filles, fermées. Les autres hôtels autour sont fermés aussi. Plus loin le ressort Katmandu avec Yeti, des temples à l'envers et des toboggans aquatiques. Un peu plus loin, au bout de quelques rues désertes : la plage, avec les muettes comme estivants surveillées par le maitre-nageur.

 

    La Cathédrale. Pour visiter il y a d'abord la Cathédrale de Palma: je ne m'attendais pas à un si grand édifice sur un tel Île. Avec la hauteur de sa voute de 44 mètres c'est une des plus grandes d'Europe. 33 pour Notre Dame de Paris. Il y a mieux: il y a 120 ans la restauration de l'édifice était confié à Gaudi. Il a travaillé pendant 14 ans et abandonné, suite aux différents avec l'entrepreneur. Il a surtout reconçu l'autel. Une spécificité qui mérite d'être notée: C'est la première fois que je voie une représentation de la Cène ou ils ne sont pas tous assis du même côté de la table. Pourtant sur le relief sur une des portes ils sont dans la bonne configuration.

 

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    L'Almudaina. En face de la Cathédrale se trouve le Palais royal d'Almudaina, un ancien alcazar (château musulman) devenue la résidence des rois d'Espagne au XIII siècle.

 

    Derrière, dans les quartiers anciens, il y a le parcours des patios. Ça ne se visite pas, on les admire à travers les portes:

    Valldemosa. Au nord de Palma, la petite ville de Valldemosa abrite la chartreuse où George Sand et Frédéric Chopin ont passé l'hiver 1838-39. La mémoire de Chopin fait que la visite commence par un mini concert. Vu les circonstances, le pianiste a joué que pour nous deux. Il y des cellules avec un petit jardinet chacune, un cloitre, des salons, une grande église avec des beaux vitraux, une ancienne pharmacie, une presse d'imprimerie vielle de 350 ans dans une salle d'exposition avec des Picasso et des Miro. Pour Miro on verra plus loin.

 

Le clou de la visite sont les cellules, N° 2 et 4, où séjournait les deux tourtereaux. Avec le piano Pleyel, que Chopin c'est fait livrer de Paris, avec son certificat d'authenticité et des partitions. Il y a aussi une mèche des cheveux de Chopin que je n'ai pas vu. Je n'ai pas fait attention. Face à l'austérité du logement, le petit jardin et la vue sont très apaisants.

 

Pour la petite anecdote: en fin de visite j'ai trouvé une contravention de stationnement sur mon parebrise. Je ne me suis pas acquitté, sans conséquences.

 

    Fondation Miro. Dans le banlieue de Palma se trouve la Fondation Pilar et Joan Miro. Le peintre avait passé les dernières années de sa vie sur l'île. C'est étonnant comment nombreux de ses oeuvres ressemblent à des dessins d'enfants. Pourtant c'est du grand art. Le tableau à gauche est dessiné sur un journal, le premier à droite sur un gobelin et le deuxième est une tapisserie.

 

    Grottes du Drach. Sur la côte Est, à côté de la ville de Porto Cristo se trouvent Coves del Drac (les grottes du Dragon). C'est un reséau de quatre grottes, ralliées entre elles. A l'intérieur il y un lac, un des plus grands lacs souterrains d'Europe, d'une surface de 115 sur 30 mètres et de 9 mètres de profondeur. Pendant toute la visite les gestes barrière sont stricteiment respectés. Le parcours le long du sentier dans la forêt de stalactites et stalagmytes, avec des belles vues sur des plans d'eau se termine dans un espace concert au bord du lac avec un petit concert de piano embarqué.

 

 

 

  A la fin, par groupes de six, les barques nous ont convoyé à la sortie.

 

    Cap de Formentor. La côte Nord de Majorque se termine par la presqu'île de Formentor avec un phare à l'extrémité. Les paysages sont grandioses, y conduire est un plaisir. Dans la montagne j'ai vu une installation étrange. De retour, sur GoogleEarth, j'ai appris que c'était la VOR-DME de Polenssa: une balise de navigation pour les avions.

 

 

    Sa Calobra. Une autre route superbe, celle qui nous amène à la crique de Sa Calobra. Ca commence par un noeud de cravate, suivi de nombreuses lacets. Il y a le village de Sa Calobra, on le pas vu. Au bout de la route la petite crique est de rêve. En cette époque on l'avait (presque) que pour nous. Il faisait suffisemment doux pour piquer une tête.

 

 

Pour finir je constate, encore une fois, qu'on apprend tous les jours. Par exemple que les îliens rêvent des îles. Comme nous !

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