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République Dominicaine, avec une petite virée à Haïti.

    Après une conférence à Portland, aux USA, je me suis permis un détour d'une petite semaine en République Dominicaine.

    Sur l'autoroute de l'aéroport, au bout de deux ou trois kilomètres, la première expérience avec un aspect du folklore dominicain : la corruption policière généralisée. Je conduisais très lentement sur le fil de droite pour ne pas raté la sortie pour Boca Chica. Tout le monde me dépassait. Pourtant je me suis fait aligner par trois policiers pour excès de vitesse. J'ai évidemment contestais, je ne savais pas les règles. On s'est mis à palabrer, eux en espagnol et moi dans une mélangé d'anglais, français, macédonien et le peu d'espagnol que je connaissais. Jusqu'au moment où j'ai reconnu le mot cerveza. Bière ! Fallait que je leur paye un coup. Nouveau dilemme : je ne connaissais pas les prix. Je leurs ais finalement donné un billet et on s'est séparé comme des vieilles amis.

    Donc je suis allé d'abord à Boca Chica, une station balnéaire à l'est de l'aéroport, que j'ai d'ailleurs pu identifier à l'atterrissage. Pour la première fois dans la vie j'ai passé une journée dans un ressort en all inclisive. J'étais dégouté, avec mon bracelet en plastique au poignet, des jeux de plage à la con, des vendeurs ambulants et distributeurs de glaces à volonté. Le soir je suis sortie au village attenant : des bars tropicaux et marchands d'art naïve haïtien. Le lendemain je suis parti pour la capitale. Sur la route une publicité singulière : Škoda: technologie allemande. Pour les jeunes : Škoda acheté par Volkswagen en 1991, était pendant des décennies le fleuron de l'industrie socialiste Tchécoslovaque.

    A l'entré de Saint-Domingue l'immense complexe Faro a Colon , à la gloire de Christophe Colomb a été construit pour célébrer le 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique. Pourquoi ici ? Lors de son premier voyage il a accosté à San Salvador, aux Bahamas. Peut-être parce que ses restes était supposé conservées à la Cathédrale de Saint-Domingue et maintenant transférées dans le monument. Je ne suis pas allé le visiter. Je considère qu'il est un grand homme pour l'Occident mais porteur de malheur aux peuples "découverts". Qu'ils n'ont aucune raison de le célébrer. Sauf les descendants des colons.

    La grande statue de l'homme qui crie dans le désert, dont l'effet optique donne l'impression de faire partie du monument, n'est pas Colomb mais Antonio de Montesinos, un prêtre Dominicain qui avant Bartolomé de Las Casas dénonçait les injustices faites aux indigènes. On voyait les deux monuments à partir de la fenêtre de mon hôtel,

    La spécificité de la République Dominicaine à l'époque c'était l'état catastrophique du réseau électrique. Chaque soir, vers 19 heures le réseau sautait : coupure de courant générale. Automatiquement des générateurs de toutes tailles démarraient chez tous ceux qui avait des moyens à se les offrir : hôtels, magasins, particuliers. Dans les rues commerçantes, où sont tous équipé, l'air chaud soufflait de partout sur les passants. Ici aussi le phénomène des "maisons prisons".

    Incontournable, pour moi, Mercado Modelo : le marché couvert ! Atmosphère caraïbe, chaleur étouffante à l'intérieur. Des tableaux naïfs et boissons bizarres. Je laisse les images parler :

 L'ambiance est plutôt à l'extérieur.

J'étais garé derrière, là où ils égorgent les poulets.

    Pour visiter l'intérieur je suis parti sur la côte Nord. Là-bas il y a Punta Cana, une station balnéaire bien connue. Moi j'ai fait une halte à Punta Rusia, je ne sais pas que signifie le nom. Un village de pécheurs avec une plage belle mais pleine de détritus, le pique-nique est donc à la vogue ici. Je me suis installé dans l'hôtel très rudimentaire et j'ai flâné dans le village. Le soir, bien sûr, pas de courant et pas de générateur.

Le matin j'ai fait encore un tour.

 

    Une halte à Monte Cristi. Contrairement à la légende locale, cet endroit n'a aucun lien avec le roman d'Alexandre Dumas. Moi, j'ai vu une saline et une plage avec quelque bateaux de pêche.

    J'étaiс parti dans cette région pour voir un bout de Haïti aussi J'avais lu que la petite ville dominicaine de Dejabon et le village haïtien de Ouanaminté sont juxtaposés. Il suffit de laisser la voiture à Dejabon, je ne craignais pas les voleurs, et de traverser le pont derrière le bâtiment de contrôle des passeports. Une fois de l'autre côté j'étais abordé par un jeune home : "Je suis Yves, je serais ton guide !" J'ai lui ai dit que je n'ai pas besoin de guide mais lui insistait : "Si, si, t'as besoin !" Alors j'ai cru comprendre que sans guide si les enfants se mettent à me jeter des cailloux, par exemple, j'aurai à me débrouiller tout seul.

    Ainsi j'ai visité avec guide, très sympa d'ailleurs. On a fait le tour du village. Un moment il m'a dit : "C'est ma maison !" Je ne sais si c'était vrai, mais ça ne change rien. La principale impression du tour du village était la pauvreté. Même le quartier le mieux loti que j'ai vu. Je croix que je n'ai jamais vu de près des gens aussi pauvres auparavant. L'école, par exemple, sur la photo de gauche. Pourtant j'ai croisé des jeunes écolières en uniforme.

Et le marché, alors. Je n'ai rien trouvé à acheter comme souvenir.

    Au retour, je ne sais plus pour quelle raison, j'ai fait une halte dans la petite ville au triple nom : Papillo Selcado ou Manzanillo ou Puerto libertador. Une plage avec port au bout et un chemin de fer et gare abandonnée.

Sur la route vers la capitale des champs de cactus, cases d'un autre temps et vente de viande :

    L'avant dernier jour je suis parti voir le Musée de l'Homme Dominicain. Cherchant mon chemin : le sifflet d'un policier. Refus de priorité au carrefour. C'était vrai, mais pas grave à mon sens. Pas au sien, très grave. J'essaie de lui faire vibrer la fibre patriotique en insistant sur ma destination. Rien à faire : c'est très grave. Il me parle du tribunal. Il entre dans la voiture et m'ordonne de démarrer. Il est fou où quoi, il veut m'amener au tribunal ? Mais rapidement je me rende compte qu'on va vers le Musée. OK, j'ai compris. Arriver je me gare et je cherche le portemonnaie. "Attends, attends !" : quelqu'un passait à côté. Une fois que j'ai lui passé le billet il me dit : "Attention à tes affaires sur le siège arrière !" Le musée ? Pas extraordinaire, alors je mets ici le statues de Lemba et Enriquillo lesquels, avec Bartolomé de las Casas accueillent les visiteurs.

    Le dernier jour, mon avion décollant dans l'après-midi, j'ai décidé d'aller voir le modeste l'aquarium de la capitale. Je me suis garé juste en face de l'entrée et en sortant de la voiture le policier qui trainait devant m'avait fait signe qu'il veille sur elle. Il va encore me demander du bakchich ! A l'intérieur je n'ai presque pas fait de photos, rien d'intéressent. En sortant je l'ai vu le policier discuter avec quelqu'un. Je me suis précipité dans la voiture, démarré et déboité sans jeter un coup d'œil derrière moi. Une camionnette de livraison m'avait évité d'un poil. Le chauffeur avait donné un coup de volant si brusque que j'ai vu les roues d'un côté se soulevées. J'ai cru qu'elle va se coucher sur le flanc. Heureusement le chauffer, qu'il soit béni, a réussi à la redresser. Il ne s'est pas arrêté, moi non plus. Je n'ose pas imaginer qu'est-ce que se serait passé s'il y avait un accident, même que matérielle.

    Sur le retour, après la correspondance et le survol de Miami, la ville nouvelle de Noisy-le-Grand en banlieue parisien, une vue sur Paris (avec le bois de Vincennes, le Tour Montparnasse et le Tour Eiffel) et l'aéroport d'Orly difficilement reconnaissable aujourd'hui (2019). Pourtant, le VAL existait déjà.

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