Safari Sinaï, plongée au bord du désert
Après
le voyage raté en Papouasie - Nouvelle Guinée un séjour
plongée s'imposait. Vera ayant d'autres projets, j'ai déniché
chez Aquarev
un séjour assez original: une semaine sous tentes dans
plusieurs sites de plongée dans le Sinaï, pour 1045 €,
tous compris.
Vol
charter oblige, on avait atterri à Taba, à plusieurs
heures de route de notre camp, ce qui nous a permis de se
familiariser avec les paysages,
les barrages routières
et la conduite locale. Après
la traversée de Sharm El Sheikh à la tombé de
nuit, éclairé comme Las Vegas, on s'est enfoncé
dans la nuit et arrivait dans le camp, dans un autre
monde.
Ras Mohamed
En
1982, juste après la restitution de Sinaï et avant que
Ras Mohamed est devenu parc national, Diah (orthographe approximatif)
avait installé le camp à Marsa Bereika
,
à l'intérieur du parc. Grace a son intuition nous somme
aujourd'hui, peut-être, les seuls touristes à rester la
nuit dans le parc, même si on doit montrer patte
blanche à chaque
passage. On est douze, dont quatre jeunes couples. A part moi, tous
fans du portable. Le camp est
constitué d'une dizaine de petites tantes dômes pour
dormir, deux grande tentes
bédouines, une espace
détente, deux tantes
toilettes et une douche.
Il y a aussi l'espace
matériel de plongé avec une vieille baignoire
avec quelques litres d'eau pour rincer le matos.
Le
levée du soleil était le moment magique. Le disque
rouge, les couleurs pastel
des dunes et des montagnes.
C'était le moment idéal pour se baigner, comme le soir
d'ailleurs, l'eau étant à 26°. L'autre bon plan est
d'aller marcher dans l'arrière-pays. On peut rencontrer des
feneks,
des renards du désert, se fondant
dans le décor. Moi
j'en ai vu une meute de trois. La zone est truffée de
tranchées, datant d'avant 1967, avant la guerre de six jours.
Je suppose qu'ils voulaient prévenir un débarquement
israélien, lesquels aurait voulu empêcher les égyptiens
de fermer le détroit de Tiran.
Dahab
La
formule safari prévoit de plonger deux jours à Dahab,
la bonne surprise est que là-bas on loge à l'hôtel
.
La nature et le camp c'est bien, néanmoins un break
avec une vrai douche et des WC, on comprend bien la signification du
sigle WATER closet,
avec de l'air conditionnée en plus, on apprécie bien.
L'hôtel est en dehors de la ville mais on sort en ville le
soir. C'est une ville touristique avec des restaurants
au bord de la mer et beaucoup de magasins, même un qui vend des
masques égyptiens et
africains, tous fabriqués en Egypte. Bizarrement il y a peu
de touristes dans les rues.
Le premier jour on plonge au Canyon, mais pas au Blue Hole. Ce sont des spots célèbres et bien fréquentés, trop fréquentés.
Abu Gallum
Le
parc national d'Abu Gallum est à une demi-douzaine de
kilomètres de Dahab. On fait le trajet en dromadaire, une
heure et demi, chacun avec tout son matériel sur la même
bête, y compris deux bouteilles par personne. Sur place il y a
quelques paillotes et des bédouins qui nous servent du thé
et leurs filles nous vendent des petits souvenirs.
Quand
on est dans le Sinaï on se doit de visiter le monastère
de St Catherine. Tout le monde doit le visiter. Des bus déversent
des hordes de touristes, dont beaucoup ne savent même pas où
ils sont, ils suivent tous simplement le groupe et le programme du
jour. Chaque groupe est accompagné par des cameramans,
des mecs qui les filment
en permanence et à la fin du séjour leur vendent le DVD
des vacances. Quand je pense que mon amie Chantale l'avait visité
en 4x4 à l'époque de l'occupation israélienne,
quand il n'y avait pas encore de route! Aujourd'hui c'est le Mont St.
Michel du désert. Du coup je me dis qu'en Normandie aussi il
devrait y avoir des gens qui regrettent que le lieu du culte
mystérieux est devenu une banale attraction
touristique.
Pour
y arriver on traverse des paysages
désertiques fabuleux
en franchissant de nombreux check
points. Le monastère,
dans une sorte de cuvette sous le Mont Moïse, est toujours
magnifique. Pourquoi est-il construit ici? Parce qu'il y a trois
sources d'eau, une à l'intérieur et deux dans le
potager. Bâti au
sixième siècle et jamais pillé il abrite une
riche bibliothèque de très anciens manuscrits dont
certains plus vieux que le monastère, des icônes de
mille ans, le soi-disant buisson
ardant et une mosquée. Cette fois j'ai même réussi
à voler quelques photos de l'intérieur
de l'église.
Tiran
Une
journée bateau a été réservée pour
plonger dans le détroit de Tiran. Vu la position stratégique
de l'endroit j'imaginais qu'il est moins fréquenté. Tu
parles! Tout est surpeuplé. Déjà l'embarcadère
de Shark Bay, la petite plage du bout du monde où je me suis
baigné pour la première fois en mer Rouge en 1994
est entourée d'hôtels avec des milliers de chambres.
Toutes sortes de véhicules
déversent des plongeurs et assimilés et leur matériel.
Les bateau de plongée,
confortables, font la queue
devant le ponton.
On
ne plonge pas autour de l'île de Tiran, zone interdite, mais à
quelques kilomètres de là sur Jackson
reef. En principe
le site est très beau, avec une belle épave en surface
et, théoriquement, des marteaux au-dessous. Bon, on ne peut
pas tout mettre sur le dos de la fréquentation, pour voir les
marteaux il faut venir tôt, de l'autre côté du
récif, du côté du courent et il faut être
lucky man.
Et il y avait du monde. Pour comprendre il faut imaginer une marina
et la déplacer, toujours dans l'imagination, au milieu de la
mer, à côté d'un récif avec une épave.
En effet, je suis allé dans le Sinaï pour plonger. Sinaï, est-ce un bon plan? Si vous êtes débutant ou si vous n'êtes jamais allé, allez-y. Si vous y êtes déjà allés, n'y allez pas, vous risquez d'être déçus.
Et pour finir: un mot d'adieu pour mon appareille photo sous-marin, la Minolta XG, que j'ai noyée à Jackson Reef, au cours de la treizièmes et dernière plongée, avec environs 4500 photos au compteur.