Le Delta.
On est parti donc, avec notre
guide Saaza, pour un périple de six jours / cinq nuits dans le delta proprement
dit. Le programme est toujours le même : levée à 5h30, départ à 6h30, repos à
14h, départ à 16h, arrivée au camping à 18h30, couchée à 20h30. Si nous étions
seules, comme prévu initialement, le matin nous devrions aller directement au camping et
ensuite prendre un safari organisé dans l'après-midi.
Avec le guide c'est safari
toute la journée, il connait les lieux et est en contact avec les autres guides
pour avoir des informations sur la présence des animaux. Les campings sont très vastes, avec
seulement d'une dizaine de places chacun, le
voisin le plus proche est à une centaine de mètres. A part les sanitaires il n'y
a pas de lieux communs, pas de restaurants, encore moins de boutiques. De ce
fait, les campings ne sont pas de lieux de socialisation, aucun contact avec les
autres campeurs. En tout cas les touristes viennent que pour passer la nuit, le
jour il n'y a personne. Chose insolite, dans tous les campings il y a de quoi
faire du barbecue et on voyait des gens d'en faire. Nous, nous n'avions pas le
temps et nous ne voyons pas l'intérêt d'allumer le feu pour le peu de viande
qu'on aurait grillé. Aucun de ces campings n'est clôturé, la nuit des animaux
rodent. La nuit on ne doit pas descendre de la tente. Notre guide dormait dans
sa tente au sol, dedans il est en sécurité même par rapport aux éléphants ou
lions.
Nous partons toujours tôt parce qu'il fait très chaud ensuite pour plier la tente et préparer le départ. Dans la journée il fait dans les 40°C. Les animaux sont actifs le matin et le soir, dans la journée ils cherchent des abris dans les ombres des arbres pour les herbivores et de la broussaille pour les fauves. C'est la saison sèche, il fait chaud mais c'est plus facile de trouver les animaux parce qu'ils viennent aux plans d'eau. Les herbes sont couchées, la visibilité est meilleure. Et il n'y a pas plus de moustiques qu'à Paris.
Mankwe :
une nuit, camping
.
Le matin le guide arrive au lodge. Après la
présentation et quelques échanges concernant l'organisation nos partons pour les
provisions et le plein d'essence à Maun.
Vera
installée sur le siège arrière gauche, je me laisse guider par Saaza, assis à
côté de moi. Il connait les routes et pistes du delta par cœur. Je ne sais pas
comment on aurait fait sans lui.
J'avais mis le GPS de MyNomade. On était sur la route et à un
moment donné, pendant que le GPS m'indiquait d'aller toujours tout droit, lui m'avait dit
de tourner sur une piste à gauche. J'ai obéi et quelques mètres plus loin je me suis arrêté et
fait une capture d'écran, voir les images à droite. Le GPS avait compris que c'est la bonne direction et
pourtant la ligne bleue pour aller tout droit était toujours là. Bien sûr, le
voyagiste m'avait fourni une carte Namibie/Botswana dont voilà un scan du delta.
Dans le roadBook il y a un paragraphe qui explique l'itinéraire avec un schéma
où notre destination se trouve en Afrique du Sud.
Mankwe,
c'est un lodge et camping. Au lodge il y a deux piscines, une pour les clients
des chalets et une autre pour les campeurs. Devant les piscines il y a un plan
d'eau. Pendant notre pose de midi Vera c'est endormi dans espace commune, sans
savoir qu'il n'y aura pas de tel confort les cinq
jours suivants.
Moi j'ai pu profiter de la piscine
dans un cadre idyllique avec les éléphants en arrière-plan. Le camping est à
3km. Les sanitaires sont très rudimentaires, pour prendre une douche il faut
remplir le réservoir sois même avec de l'eau chaude
ou froide. On n'a pas pris. Nous nous somme couchés seules, le matin j'ai
découvert qu'une deuxième voiture à tente c'était
joint à nous.
Pendant le
repos le guide nous a dit qu'il était informé qu'il y a des chiens sauvages dans
les parages et qu'on ira les chercher dans l'après-midi. Nous avons d'abord vu
une girafe, un aigle, des
éléphants. Je ne sais pas comment il fait mais on les
a trouvés à une vingtaine de kilomètres. Ils étaient 17 à faire la sieste sous la
broussaille. Au moins un avec un collier. Tout seuls,
même avec des indications, pas seulement nous ne les aurions pas trouvés mais une
fois vu nous serions parti chercher autre chose.
Le guide nous avait dit que on
doit attendre, bientôt ils vont partir à la chasse. Pendant que nous attendions
d'autres tout-terrains sont arrivées, que des voitures d'excursions avec des
touristes aux gros bazooka. Comme sur commande les
chiens se sont levés et commençaient à hurler et courir dans tous les sens.
C'est leur rituel avant de partir à la chasse
.
Nous les avions suivies, ils ont disparu dans les bosquets. Nous avons
continué sur la route. Il y avait d'autres animaux,
nous nous demandions s'ils sont échappés où
peut-être pas. Nous avons tourné sur une piste et les avons retrouvés au bord d'un plan d'eau. Il
n'y avait pas d'autres animaux sauf un waterbuck, cobe à eau, dans l'eau.
Pendant une demi-heure nous les observions s'observer. Le
waterbuck ne bougeait pas, les chiens pas trop non plus. Ils attendaient
qu'il fasse une erreur. Pendant ce temps un troupeau d'éléphants est passé, ils
se fichaient des chiens et de ce qui se passé. Le guide nous avait dit qu'il est
temps de partir, ils se faisait tard et que les touristes n'aiment pas toujours
voir l'épilogue.
Sur le
retour, juste avant la tombée de la nuit un hippopotame
dans la broussaille et arrêt pour laisser passer une colonne de je ne sais pas
combien d'éléphants
. Ils
vont dans les deux sens. De gauche vers la droite ceux qui vont boire et de
droite vers la gauche ceux qui rentrent. On voit mal dans la vidéo en contre-jour,
ceux qui rentrent ont les pattes et ventres mouilles et barbouillées. Ensuite,
la seule fois du voyage, j'avais laissé le volant au guide pour rentrer dans la
nuit.
Thirt
Bridge : une nuit, camping
.
Le Troisième pont c'était ma destination
emblématique, le but du voyage.
Sur la route les premiers
lions à peine visibles dans la broussaille, un
éléphant couché et d'autres bestiaux dans la
pleine marécageuse. Les herbes aquatiques sont très
appréciées
.
C'était ici l'unique fois que j'ai dû traverser à gué une petite étendue d'eau
.
Plus tard nous avons constaté ... non, le
guide a constaté, que le pneu arrière gauche est dégonflé.
Nous
avons fait fonctionner le
compresseur. Encore un peu plus tard c'est le pont, le fameux Thirt Bridge.
Très étroit et très chancelant. Nous, le
guide et moi, nous l'avons traversé en mode "zèbre" : une main blanche, une
noire
. Le
zèbre c'est emblème de Botswana, l'harmonie entre les noirs et les blancs. Le
guide m'affirmé que les 90% noirs et les 10% de blancs, pourcentages
approximatifs, cohabitent en bonne entente.
Arrivé
au camping la première surprise : des singes qui essaient à nous voler ce qu'ils
peuvent. On ne s'attendais pas du tout,
heureusement pour nous le premier a
réussi à nous choper qu'une peau de banane.
Ce
sont des chapardeurs notoires, la poubelle est
protégée comme une joaillerie. La deuxième : le pneu dégonflé est
déchiré par un bout de branche. Des garçons du camping se sont chargées à nous
le rafistoler pour l'après-midi. Nous avons fait un petit safari où nous avons
observé quelques oiseaux, dont certains fort exotiques
. De
retour la roue était prête.
Avant de se coucher, il faisait nuit, le guide m'avait éclairé avec sa lampe, à une trentaine de mètres, une hyène qui rodait dans le camp.
South Gate
: une nuit, camping
.
Réveil aux aurores. Nous sommes conscients
du moment exceptionnel que nous vivons. Après le denier passage du Troisième
pont s'ouvre devant nous la pleine marécageuse avec son monde féerique pour nos
yeux.
Plusieurs vidéos avec des
éléphants : avec un petit dans la poussière
, une
colonne
, une
famille à côté d'un hippo
,
traverser et se barbouiller
.
Dans la harde un éléphanteau attristant avec sa trompe arrachée. Lion ou crocodile, dit le guide. Il peut survivre ? Si, si. Le pauvre, ça ne va pas être facile pour lui. Un espoir, devant nos yeux il a réussi à traverser la mare.
Un exemple de la chance que nous avons eu que nous nous sommes retrouvés avec un guide. Parmi les centaines de buissons qui défilaient du côté gauche et droite, aurions-nous remarqué le lion ? Sûrement pas.
A midi, pique-nique sous un arbre à saucisses dans un petit bois, après que Sazza s'assuré qu'on y est en sécurité. C'était l'unique fois que nous avons quitté l'habitacle de la voiture dans le Delta. Pendant ces deux heures et demie seulement un impala et une girafe se sont retrouvé dans notre champs de vision.
L'après-midi un beau baobab et plusieurs girafes et phacochères.
La nuit, au camping, un bruit métallique nous a réveillé. Un énorme blaireau, que je n'ai pas pu prendre en photo, avait renversé la poubelle à la recherche de quoi manger.
North Gate
: une nuit, camping
.
Le matin rencontre avec un petit écureuil
.
Pas loin du
camping coule la rivière Kwai. Pour aller faire un tour en mokoro, il faut
d'abord franchir le pont. Le Pont de la rivière Kwai,
homonyme de celui du film. A côté se trouve le village de Kwai, le seul dans la
réserve. Même ici la conduite n'est pas de tout repos. On ne sait jamais si on est
sur la bonne piste et si en face il n'y a pas du sable épais
.
Cette partie
de la réserve est géré par la communauté locale, les habitants du village de
Kwai. Nous sommes partis pour un tour de deux heures dans les méandres de
végétation avec un jeune homme
à la
barre.
A l'arrêt
sur un îlot le guide, qui était naturaliste, nous a donné quelques explications.
J'ai appris pourquoi les termitières sont bâties sous des arbres. Et non, elle
n'est pas bâtie sous l'arbre, l'arbres a poussé sur la termitière.
En
effet, quand la pleine est inondé les animaux se réfugies sur des hauteurs, dont
les termitières, et sèment les graines non digérées. Ensuite, je n'ai pas tout
retenu. Il y avait la plante médicinale au petits grains
rouges dont je n'ai pas retenue l'utilisation, une
autre utilisée comme brosse à dent et dentifrice. Ici et ailleurs on voit des
crans d'éléphants.
Sur le retour je lui ai demandé de voir les hippopotames qui n'était pas loin de notre point de départ. Il s'est approché, mais pas trop. A pas moins d'une cinquantaine de mètres.
Dès que nous
avons débarqués deux éléphants sont venu manger et se barbouiller juste devant
nous
.
Ensuite
safari, dont un vidéo d'un hippopotame
.
Vers 14h retour au camping pour déjeuner et repos avant de repartir.
Dans
l'après-midi beaucoup d'hippopotames, une colonne de zèbres avec des éléphants
. Très
difficile de prendre une mère babouin avec son bébé,
elles bougent sans arrêt.
En fin journée
une rencontre exceptionnelle : la chouette ! Je me répète encore, sans le guide
on serait passé à côte et on ne l'aurait pas vu. Encore moins la deuxième, plus
loin
.
La nuit nous avons entendions différents bruits des animaux y compris des bruits de branches cassées. On entend en demi-sommeil, fatigué sans volonté à se réveiller. De toute façon, on ne peut rien voir. Il fait nuit noire et la seule ouverture est l'entrée de la tente. Le matin le guide m'avait montré des branches brisées par un éléphant à une trentaine de mètres de notre voiture, dans la direction opposée de notre champ de vision.
Savuti :
une nuit, camping
.
Pendant tout le temps qu'il était avec nous
le guide cherchait le léopard. Il n'a pas trouvé mais ce matin nous avons vu la
tortu léopard sur la piste. Bonne consolation parce qu'elle est rare aussi.
Encore de chiens sauvages et deux fois de lions dans la matinée.
Retour au camping pour déjeuner standard suivie de sieste en chaise et d'en l'ombre. Je rappelle que le camping n'est pas clôturé.
On voit de temps en temps des cadavres d'éléphants. Je n'ai pas compris pourquoi i n'y a pas de charognards autour.
Dans l'après-midi une rencontre
exceptionnelle avec une meute d'une vingtaine de lions qui faisaient la
sieste. Je suppose qu'ils venaient de dévorer quelque chose.
Beaucoup
somnolaient dans l'ombre. Un lion terminait son repas dans un buisson
, les
lionnes allaient s'abreuver au plan d'eau. Le grand male qui les rejoignait
avait une blessure récente au visage. J'étais
étonné d'avoir l'occasion de pouvoir les prendre en photo, une lionne et le
grand male, avachi sur le dos. Je ne savais pas que les lions se reposent comme
ça. Les jambes en l'air, ils n'ont aucune pudeur.
A part les lions et nous, il n'y avait pas d'autres animaux à l'exception d'un chacal et des oiseaux.
Nous sommes restés avec les lions environs une heure. A la fin il y avait une petite dizaine de véhicules. C'est frappant comment les animaux sauvages se sont habitués à la présence des touristes. En France pouvez-vous vous approcher à un lièvre, une biche, un loup, un ours ? En Afrique nous passions à trois mètres des impalas, à une trentaine des éléphants. Un peu plus loin des hippopotames. Avec les lions on s'approchait à quelques mètres et on restait plusieurs minutes à côté. Eux, ils faisaient comme s'ils ne nous voyait pas, comme si on était transparent. Je n'ai pas de souvenir concret où nos regards se sont croisés. Par contre, un souvenir précis : J'observais, un lion à quelques mètres, le moteur coupé. Derrière moi un moteur a démarré au moment quand j'avais mon regard sur son visage. Moi, j'ai sursauté. Le lion n'a pas bronché, même pas cillé.
Le camping de Savuti était le
plus sévère de tous. Les sanitaires sont entourés d'un mur
anti-éléphants. De retour il faisait déjà nuit.
Nous
avons laissé le guide prendre sa douche et nous avons continué en voiture pour
la centaine de mètres qui nous séparait de notre place. La
nuit les touristes ne se déplacent pas à pied. C'était la seule nuit où je n'ai
pas descendu de la tente faire pipi à côté de la voiture. J'avais utilisé une
bouteille. Une fois levés, le guide m'avait montré les traces dans le sable d'une
hyène qui a dormi à quelques mètres de nous : on voit les traces du ventre, des
pattes et de la tête. Avant de partir quelques oiseaux
et une mangouste sont venus s'abreuver à notre point
d'eau.