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Botswana.

   Guma Lagoon : deux nuits, lodge . Au réveil c'était une nouvelle journée dans un cadre idyllique. Chalet au bord du fleuve qui est ici beaucoup plus large qu'à Rundu. Entre-temps Okavango reçoit un confluant abondant, le Cuanavale. Dès l'arrivée ils nous ont fait signer un engagement à ne pas se baigner, des crocodiles rodent sur les berges. C'était peut-être la raison d'être de la corne brume pressente dans la chambre. Nous n'avons pas demandé des éclaircissements.

    Pour la matinée nous avions prévu une excursion de quatre heures sur Okavango en mokoro, le canot local. Il y avait deux parties : d'abord en hors-bord et ensuite en mokoro. La première partie c'est dans des canaux assez larges. Autour ce n'est pas des berges ou des îles mais de herbes aquatiques. Nous avions pu voir un crocodile du Nil. Oui, du Nil. Des oiseaux, dont un très beau martin-pêcheur. Nous l'avons observé pêcher mais impossible de le prendre en photo à l'œuvre. Trop rapide.

    Arrivé sur une île, nous avons changé d'embarcation : un mokoro. Le guide nous avait signalé qu'il est en plastique. Le mokoro authentique est creusé dans un tronc d'arbre mais actuellement c'est obligatoire de les faire en plastique pour épargner les arbres. Une longue balade dans les plantes suivant une mince voie dégagée décorée avec des lotus . Promenade à pied sur une autre île parmi la végétation. Le guide espérait trouver des éléphants, on a vu que les traces de leur passage. Pour consolation Vera a eu droit à un cadeau, un collier en lotus confectionné par le guide.

Le retour par le même chemin, paraissait interminable, la chaleur devenait étouffante.

    Dans l'après-midi retour à la réalité. Des échanges avec Mathieu. J'ai lui signalé que nous avions perdu la plaque d'immatriculation avant, peut-être quand nous nous sommes ensablés, peut-être quand j'avais tapé la chèvre. Il nous enverra une nouvelle par l'avion à Maun, la ville suivante. Il nous dit aussi que le contrat de location prévoyait un GPS qu'il va joindre dans le colis. Il nous prévient que conduire dans le delta c'est autrement plus compliqué qu'accéder à Guma Lagoon. Précautionneusement ils nous a proposé de nous trouver un guide de Maun à Kasane, pour les six jours / cinq nuits. Kasane c'est la derniere ville de la Delta. Je crois qu'il craignait que je sois offusqué de sa proposition. Au contraire. Nous étions ravis, pour nous c'était la solution miracle. A part sa rémunération nous devrions lui assurer les repas et payer l'entrer dans les parcs et les campings. Il aurait sa propre tente. La somme nous paraissait très raisonnable. Quel soulagement ! Notre moral a remonté, nous sommes passé un bel après-midi sur la terrasse.

    Une anecdote : Je me suis dit que je n'avais pas regardé comment on utilise le compresseur, même que ça devait être trivial. J'ai voulu vérifier si la batterie est accessible. Je suis allé au parking, tiré le levier depuis la cabine mais quand j'ai passé les doigts sous le capot je ne trouvais pas le loquet pour le débloquer. Heureusement qu'à côté il y avait une autre Toyota Hilux et le propriétaire m'avait montré. Si j'étais seul dans la cambrousse ... j'aurais fini par trouver. Pour le départ demain il m'avait fortement conseillé de dégonfler à 1. bar devant et 1.2 arrière et de les regonfler à la sortie sur la nationale. Il m'avait dit qu'il faut cinq minutes de gonflage par pneu.

    Le lendemain matin, pour le départ on s'est arrangé avec la gérante pour que nous suivions une camionnette de locaux qui allaient au village. J'ai demandé au chauffeur pour les pneus, il m'avait dit que ce n'est pas nécessaire de les dégonfler. J'avais à 1.7. J'étais stressé, pourtant la traversée c'est passé sans encombre. J'ai suivi la camionnette et je n'ai même pas aperçu notre zone de sable épais. Arrivé sur la nationale j'ai vu mon conseiller de la veille gonfler ses pneus.

    Une énigme ! Quand, après coup, je regarde la facture de Guma je vois le prix de l'escorte du matin, les consommations au bar et les frais de l'excursion. Donc, comme je me doutais, elle n'a envoyé personne nous chercher dans le sable. Heureusement que le tracteur est venu.

   Maun : une nuit, lodge . La route pour Maun est de qualité variable, de l'asphalte en lambeaux la plupart du temps. Au bord de la route des nids de tisserins et un couple de vanneaux couronnés qui bavardaient.

    Island Safari Lodge se trouve dans une petite réserve privé au bord d'une rivière asséchée en cette saison. Un calao à bec rouge avait un régime alimentaire particulier. En effet, beaucoup d'oiseaux picorent dans les excréments, surtout celles des éléphants, à la recherche de graines non-digérées.

    Le soir la réception m'avait prévenu que notre guide est arrivé, il nous attend au restaurant. En arrivant quelle surprise : sur la terrasse on voit un jeune couple en train de dîner. En les rejoignant, le choc : le jeune homme était ivre ! Pour faire court : pendant qu'on discutait j'ai appelé Mathieu qui a appelé sa patronne, qui l'avait appelé et l'avait engueulé. Sous prétexte qu'il y a des moustiques, Vera et moi, nous sommes parties dîner à l'intérieur. Mathieu m'avait appelé pour me dire que la patronne va chercher un autre guide. On était rassuré et angoissé, il était 20 heures et elle devrait trouver un guide pendant la nuit. A 22h la bénédiction !

    Le matin, on a frappé à la porte, la nouvelle plaque est arrivée. Pas le GPS mais je ne m'inquiété pas, on aura un guide.

 

    Le Delta

 

   Kasane : deux nuits, camping . Aujourd'hui nous attaquons le parc national de Chobe, prononcez : Tchobé. Une bonne nouvelle, le panneau qui indique la fin de la route poussiéreuse, même si pas pour longtemps. Plusieurs baobabs somptueux. Les troncs sont râpés par les éléphants qui se frottent. Il parait que c'est utile à l'arbre aussi, je ne me rappelle plus pourquoi.  Ça grouille la vie dans la plaine du fleuve.

 

    Nous avons croisé un défilé d'antilopes des sables. Magnifiques. Venant de la rivière elles remontaient la pente. Ensuite, un peu plus loin, quand nous avons vu des lions faisaient la sieste sous un buisson, le guide nous avait fait revenir sur nos pas. Il avait remarqué quelque chose. Une antilope retardataire. Elle avançait en hésitant, cherchant le troupeau. Il nous a dit que si les lions la voient, elle est une proie facile. Nous l'avions observé, en lui souhaitant de la chance. Elle est passé. Ils ne l'avaient pas vu ou ils n'avaient pas faim.

    L'autre rive c'est une île, l'île de Sedudu, donc il n'y a pas de fauves. Les herbivores l'apprécient aussi la qualité de l'herbe. Au moment de notre passage il y avait plusieurs petites tornades, bien photogéniques. Sur l'île, beaucoup de bétail. Lâché par les éleveurs Namibiens, selon le guide. Pourtant, j'ai vu plus tard, l'île est au Botswana.

    Nous voyons énormément d'éléphants. Pas étonnant, il y a plus de 50 000 dans le Parc National de Chobe. Cette année, exceptionnellement à cause de la sécheresse, le gouvernement se dit obliger d'autoriser l'abatage d'un certain nombre. J'avais lu qu'une ONG allemande s'est offusqué et que le gouvernement botswanais leur est proposé d'offrir à l'Allemagne 20 000 pour qu'il s'en occupent. Au Botswana il y a environ 180 000.

    Vers le début de l'après-midi nous sommes arrivés à Kasane. Dans une ville, à la civilisation. Pourtant ici, même en ville, on peut croiser des animaux sauvages sur des passages piétons. Nous nous sommes séparés de Saaza, notre guide, à la gare routière. Il avait cinq heures de route, par la nationale, jusqu'à Maun.

    Après une brève visite des étals des marchands de souvenirs bous somme allés au Chobe Safari Lodge où se trouve notre camping. Un camping "normal", avec les voisins à cinq mètres. Beaucoup de boulot pour dépoussiérer les bagages et ranger les affaires.

    Chobe Safari lodge est un complexe hôtelier avec camping. A côté du bar du camping il y a l'incontournable espace barbecue. Le bar est l'endroit idéal pour contempler le coucher du soleil en sirotant un cocktail. En plus, il y a le WiFi partout sur le site.

    Quoique le lodge est à la périphérie de la ville, la faune sauvage est omniprésente. Une bande d'une douzaine de mangoustes habitait dans le jardin. J'ai finalement réussi de prendre en photo une maman babouin avec son petit.

    L'emplacement dans le camping n'a aucun confort, nous avons passé l'essentiel de l'après-midi et la matinée du lendemain dans le hall de la réception, au bar et au restaurant. Au bar j'ai découvert le Ginger Beer, la bière au gingembre.

    Nous avions réservé une excursion en bateau sur la rivière pour le deuxième après-midi. J'étais un peu frustré du fait que c'était une embarcation assez grande. Pourtant même que nous étions une vingtaine d'excursionnistes la croisière était extraordinaire. Et on n'était pas les seuls, il y avait plusieurs bateaux comme le nôtre. Aussi bien qu'un bateau de croisière, abandonné. Dans l'eau et sur les berges il y avait une vie tellement abondante ! Des oiseaux étranges, comme ce vanneau à tête blanche.

    Même avec un bateau de cette taille nous avons pu observer les animaux de près. Un crocodile, une femelle, qui couvait ses œufs. Un moment elle est allé dans l'eau pour se rafraîchir et revenue immédiatement . Elle protège les œufs hardiment mais les abandonne dès qu'ils éclosent.

    Dans l'eau plusieurs hippopotames. Deux qui se bagarreraient pour le territoire . Plus loin, trois autres sortaient de l'eau pour aller pâturer l'herbe des berges .

     Ils sortent le soir et peuvent s'éloigner jusqu'une dizaine de kilomètres, au cas où il n'aurait pas à manger plus près.

      Les plus nombreux étaient les éléphants, sur l'île. C'est l'île de Sedudu, la même qu'on a vu le premier jour en arrivant. Nous avons assisté à une petite bagarre entre deux males, pour la domination . Plus loin, une mère avec son petit .

    C'était tard dans l'après-midi et les éléphants repartaient vers les berges. Je ne comprenais pas pourquoi ils s'en allés, sur l'île il y avait de l'herbe en abondance. Le guide m'avait dit qu'à terre ils ont autre chose à manger. Bon. Pour nous c'était l'occasion de les voir traverser le bras de la rivière où ils n'avaient pas pied. Dommage que ce fût de loin. De l'autre côté ils était accueilli par les voitures des safaris, au même endroit où nous étions la veille à midi.

    Et ainsi jusqu'au coucher du soleil.

    Comme prévu un chauffeur est venu à 9h30 pour récupérer la voiture. Auparavant j'ai pris quelques photos. C'était un moment d'emotion, nous avons fait plus de 3 000 kilomètres avec. Il a inspecté la voiture et rempli le formulaire. Il a noté le pare-choc devant, le cache du rétroviseur gauche, une égratignure sur la porte gauche, le revêtement (morceau de plastique) droite du pare-choc arrière et le garde boue de la roue arrière droite. La nouvelle égratignure est marquée avec un x, les x entourés sont celles notés au moment de la location. J'ai trouvé que je me suis bien tiré. Ce qui m'avais étonné le plus dans cette affaire c'est que le pare-choc de cette voiture tout terrain renommée est en plastique.

    Le chauffeur m'avait dit qu'il mettra deux jours pour rentrer à Windhoek, avec une étape à Rundu. Ça lui fait dans les 1450 kilomètres.

    A 10h un van est arrivé pour nous conduire, je croyais, à la ville de Victoria Falls, au Zimbabwe. Pas tout è fait. Il nous amenait jusqu'à la frontière qu'on a traversé à pied.

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