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Bahia de Los Angelesle retour, 

loupé pour la plongée.               panorama.jpg (33885 octets)

    5h30 le matin.J'étais tellement ébloui par BLA lors de mon premier séjour, qu'il fallait absolument que j'y revienne. C'est toujours aussi loin. En partant de LA il y a deux jours de route, avec la halte à Ensenada, et deux de retour, pour quatre sur place. Il faut vraiment aimer.

    Transpeninsular.Déjà la traversé interminable de LA, presque une heure de la 405, avant qu'elle devienne la 5. L'obligatoire souscription de la complémentaire assurance mexicaine et la rapide prise de connaissance des conditions rajoutent à l'angoisse provoquée par le voyage vers ces contrées du bout du monde. Ne parlons pas d'accident, même un incident mécanique, une mauvaise rencontre, y compris avec des flics, peut avoir des conséquences peu agréables, voir catastrophique. Forêt de cactus.Serais-je dimanche prochain à 19 heures dans l'avion pour Paris, après avoir rendu cette voiture, que j'ai eu avec neuf milles au compteur, en bon état? C'est le deuxième jour, après la traversée d'El Rosario, que je commence à me sentir mieux. Il y a d'abord ce panneau routier à la sortie de la ville, qui se révélera faux d'ailleurs. Et la forêt de cactus qui commence tout de suite après, avec le premier vautour sur un animal écrasé sur la route. Ça y est, j'ai retrouvé mon rêve!

    Première surprise, dès l'apparition de la baie: les îles sont dans le brouillard! En juin? J'y vais directement au Gecko, voir si George est là et organiser les plongées. Grosse déception: sa maison est fermée et inhabitée. Il est rentré à San Diego. En faisant le tour des endroits susceptibles, j'espère trouver une autre solution. Déjà Rachel's camp est le seul où on peut trouver des bouteilles. Dans quel état? Il n'y a aucun espoir de repérer un partenaire, je suis toujours le seul plongeur potentiel en ville.Casa Diaz, N° 9.

    Les prix ont beaucoup augmenté au Villa Vita. Je m'installe au Casa Diaz, des blocks de chambres sans air-conditionné, mais directement sur la plage. Vingt dollars par jour. Je découvre que le progrès arrive, doucement, au BLA. Maintenant la centrale électrique fonctionne de 6h à minuit.

    Le petit matin.Tant pis pour la plongée, le lendemain matin, à six heures, j'y vais au Gecko et je prends un kayak. Le vol du pelican. Si j'ai du pot, je réussirai, peut-être, à dénicher un requin-baleine.  Sur une mer d'huile je traverse le côté sud de la baie, pas un soupçon d'aileron. Après avoir aperçu une otarie solitaire j'arrive aux deux petits îlots rocailleux, les plus proches, habités par des oiseaux de mer: pélicans, mouettes et canards sauvages. La deuxièmme île. Une fois accosté, je découvre les autres habitants, les plus nombreux. Des millions d'insectes, une sorte de punaises, courent dans tous les sens. Les insects. Ils doivent se nourrir de la fiente des oiseaux. Le vent commence à se lever et la mer s'agiter, très légèrement. J'y vais à la plage à l'épave, que je connais de l'année dernière, laquelle est bien abritée et je passe la journée là-bas. J'ai bien repéré Gecko et je ne me goure pas au retour.

    Un corbeau.Punta la Gringa.Cette fois, le hasard le veut, je rencontre plus de gens, intéressants. Abraham, le owner du Gecko, m'explique qu'il est un peu tôt pour les requins-baleines, l'eau est encore froide pour eux. Ils arrivent à partir de juillet, jusqu'au fin décembre. Au cours d'une sortie en mer on peut rencontrer une douzaine. Punaise !!! Je commence à comprendre que j'étais lucky men l'année dernière. A l'hôtel je parle avec Bill, d'Orange County, qui a une baraque juste à côte et qui vient depuis trente ans. Il m'apprend qu'il y a actuellement deux dans la baie, mais que cela nagent sous la surface, on ne voit pas les ailerons. On les repère par le sillon qu'ils laissent dans l'eau. Camping Gecko. Il me dit qu'ils peuvent venir très près de la côte, en saison on peut les voir même devant l'hôtel. Je profite de ses connaissances et je lui montre la photo de ce que j'appelais "la chose", prise au téléobjectif l'année dernière. C'est un rorqual, une fin back. La baleine la plus grosse après la baleine bleue. La baleine morte était un rorqual aussi.

    Le vent.Le soir une autre surprise. Un vent méchant se lève. Il souffle vers la mer, apportant des quantités de poussière. Toute la nuit et le jour suivant. Pas question de sortir en mer. A l'hôtel je fais connaissance avec quatre gars de Tj (Tijuana). Lorenzo, architecte qui habite Tj et travaille à San Diego, son beauf Marco, le fis Lorenzo et le copain du fis Ildebrando. Ils sont venus pour la pèche et Brando me propose de partir avec eux, ils vont louer un bateau. Pour moi c'est ok, comme passager. Mais on n'ira pas. Il y a d'abord le vent et ensuite ils se sont gourés aussi: ils voulaient pécher la dorade et ce n'était pas la saison. En ce moment les dorades sont plus au sud, à Mulege (prononcer muléhé), une journée de route.

    La panne.Dans l'après-midi notre bande s'agrandit: quatre jeunes étudiantes anglaises arrivent dans une voiture déglinguée. A la fin de leur année dans le Colorado, elles ont acheté, pour pas cher, cette épave et parties en vacances. Evidement elles ont tombées en panne, cassée quelque chose, et se sont fait remorquer jusqu'ici. Lorenzo négocie avec le garagiste, qui se rappelle qu'il y a une épave du même model, quelque part à l'autre bout du village, et si la pièce n'est toujours pas retirée, il pourrait la récupérer. Si non! Ça finira bien et pas cher. Par contre elles ne savaient pas qu'il n'y a pas de banque à deux cents bornes à la ronde. Lorenzo les emmène à Guerrero Negro, ça leurs fait une excursion. 

    Arrière pays.Le coyote.Plus modestement, moi je décide de faire une promenade dans l'arrière-pays, une micro traversée du désert. Un coyote traverse la route, je me gare, je prends une photo d'assez loin, je sors et j'essaie de m'approcher. Il se sauve. Je suis mauvais. Je marche parmi les cactus et je dérange un lièvre, qui s'enfuit. C'est beau, mais on n'est jamais loin d'une boite de conserve rouillée, une bouteille en verre cassée, ou quelque chose en plastique. Mais c'est la nature qui me fera rentrer plus tôt que j'aurai souhaité. Je suis en sandales et je me ramasse plusieurs épines qui traînent par terre. Elles sont très douloureuses à retirer, on croit qu'elles sont en forme d'hameçon, ce qui n'est pas vrai.

    Le rorqual fait surface.Je ne perds pas l'espoir de voir les requins-baleines. Les deux derniers jours je prends le kayak tôt le matin et je sillonne le fond de la baie. En vain. Le dernier jour, un moment j'entends le grondement du souffle d'une baleine. Je ne la vois pas mais je me mets à pagayer dans la direction d'où le bruit est venu. Le rorqual en surface. Sur le kayak.Quelques minutes plus tard elle ressorte, assez loin, et replonge. Je fonce encore plus fort. La troisième fois est la bonne. Elle fait surface à deux cent mètres environs, difficile à estimer. Enorme, comme un sous-marin. Elle à l'aileron sur l'arrière du dos et replonge sans montrer sa queue. Un rorqual. Je ne le verrai plus. Je tourne sur place encore une vingtaine de minute, je rentre doucement au Gecko, qui n'est pas loin, j'observe la mer depuis la terre encore pendant un moment. Rien.

    Les otaries.De retour à l'hôtel, les autres m'apprennent qu'un pécheur leurs avait proposé une promenade en mer. Je les encourage, c'est dix dollars par tête, pour trois-quatre heures. On part à neuf. Il fait beau. On va au rocher des otaries. Le capitaine me propose d'aller nager avec elles. Les autres soit ne montrent pas d'intérêt, soit n'osent pas. Je vais dans l'eau à une trentaine de mètres d'elles. Je nage longtemps, mais je n'arrive pas à les approcher. Elles s'éloignent, n'ont pas envie de jouer avec moi. Tant pis. 

    La Mona.C'est bonOn y va à la plage à l'épave. J'apprends qu'elle s'appelle La Mona, il parait qu'une femme habitait dans l'épave. Ça me fait drôle de voir cette plage que j'ai connue en Robinson, envahit par dix personnes. Le pécheur attire notre attention sur la profusion de coquillages, une sorte de grosses palourdes, à un mètre et demi de profondeur. Je remplie un filet avec une dizaine de kilos, aussitôt prévenu que ça fait beaucoup de coquillages mais peu de viande. Le soir Marco, un connaisseur, les prépare avec du chili et lime. Je me régale, surtout moi. Ce n'est pas beaucoup, mais les hot-dogs, c'est pas fait pour les chiens.

    Une halte sur la route.Lors du voyage dans le Yucatan j'ai cru que les barrages militaires étaient érigés à cause de la situation dans le Chiapas. Ce n'est pas vrai, il y en a aussi dans Baja, toujours dans la direction du nord. A l'entré d'Ensenada ils fouillaient les voitures, sans qu'on puisse se faire une idée de ce qu'ils cherchaient. Ils m'ont laissé passer quand j'ai répondu que je venais de BLA. 

    Le mur de Berlin, mauvais. Le mur de Tihuana, bon. Côté mexicaineMa génération a été traumatisé par le mur, ce mur qui séparait les peuples et empêchait les gens de circuler librement. A l'époque on ne parlait pas d'expulsions d'étrangers dans les media, le terme "sans papiers" n'existait pas et le visa Schengen n'était pas encore inventé. C'est pourquoi le mur de Tijuana m'attire et fascine, ce mur sympathique qui protège des pouilleux. J'ai fait un long détour pour pouvoir l'admirer. Le mur de Tihuana, bon. Côté américaine. Pour aller d'Ensenada à Tijuana j'ai passé par Tecate, j'avais vu sur la carte que la route de Tecate le longe. Je me suis trompé, on ne le voit pas de la route. Arrivé à Tijuana, avant de comprendre quoi que ce soit, je me retrouve dans le fil de passage de la frontière. Alors je l'approche du côté américain.

    LightHouse, 201 Arizona Avenue, Santa Monica.A Los Angeles il ne faut surtout pas rater le Royal Seafood Buffet du LightHouse, le restaurant japonais. C'est facile: On sort de la 405 à Santa Monika Bld. On prend le boulevard jusqu'à la mer, au bout on tourne à droite et la première à droite c'est Arizona Avenue où on trouve le resto à une centaine de mètres sur la gauche. Il faut se débrouiller pour le parking. Attention: le soir ils ferment à 9h30. C'est moins cher à midi:10$ + tax + tip, et le soir 17$ + tax + tip, si on ne boit que de l’eau.

    Quoi qu'on dise, quand on est parti plonger et on rentre bredouille, comme moi cette fois ci, il y a, au moins, un avantage. On n'a pas à rincer le matos. Et on apprécie encore mieux quand on a un décalage horaire à récupérer.