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Roumaniesix mois après Ceausescu.

    On est entré en Roumanie par le Nord. Pierre Benoist, notre maitre (en neutronique) et voyageur, m'avait conseillé d'aller voir les monastères peints. La première ville : Satu Mare. Dès fois, quand j'arrive dans une ville donc je ne connaissais pas l'existence peu de temps auparavant, j'ai un sentiment étrange. Une ville inconnue, peuplée avec des gens qui ont les mêmes joies, avec les mêmes soucis que nous : le boulot, l'école des enfants, la famille, les courses ... C'est la même vie qui se répété à l'infini !

    Sapinta. En préparant le voyage, au bureau de tourisme roumain à Paris j'ai pris une carte touristique avec des indications pour des campings. Dans l'après-midi, suivant la carte on s'est retrouvé devant une sorte de restaurant dans les collines. Quelle surprise quand dans l'après-midi tout le monde est parti - j'ai réalisé qu'il ne s'agissait pas d'un camping mais d'un endroit où le camping était autorisé. Des jeunes nous disaient qu'on peut rester, qu'on ne risquaient rien. Seuls dans la forêt !? On est parti, mais on ne savait pas où aller et la nuit approchait. On s'est dit qu'on va s'arrêter à côté de la première station de police et dormirait sur le parking. Dans les villages traversés on a vu une puis une deuxième : abandonnées. Depuis la chute du pouvoir, il n'y avait plus du pouvoir. Il ne nous restait que de dormir au milieu d'un village. Dès qu'on s'est arrêté, le gens de la maison la plus proche sont sorties et nous ont invité de s'installer dans la cour chez eux.

    Le cimetière joyeux. Ce cimetière insolite entoure l'église de la Naissance de la Vierge Marie. Un artisan local depuis 1935, puis suivi de son disciple, sculptent et peignent les stèles en bois pour les tombes des villageois décédés. Dans un style naïf et folklorique, des scènes de vie du défunt ou de la cause de sa mort sont représentées, souvent avec un brin d'humour. On voit le tractoriste, la tisseuse et même celui qui s'est fait assassiné ! A l'époque de notre visite ce n'était pas une attraction touristique. Les locaux nous regardaient avec curiosité et un peu d'écœurement : un cimetière n'est pas un lieu de loisir.

    Les monastères peints de Bucovine, érigés au XVIème siècle, sont aussi inscrits sur la liste de l'UNESCO. Tous sur la même idée : permettre aux populations illettrées d'apprendre le Bible par des bandes dessinées. Avant d'y arrivé on traverse de paysages champêtres verdoyants dans une nature immaculée. A noter l'architecture locale, celle des nouveaux riches aussi avec la nouvelle à côté de l'ancienne, et les portails sculptés. Sur la route traversée d'une ville dont on ne soupçonnait l'existence : Marmatei.

    Moldovita. Sur le mur la fresque de prise de Constantinople. Je ne sais pas si les moniales que nous avons vu étaient déjà là où elle sont venu avec le changement du régime. Cependant Lea a goutée l'eau (bénite) du puits.

    Sucevita. Le monastère, en pleine restauration, est construit de 1581 à 1601. Les fresques extérieures sont dominées par l'énorme Echèle sainte, qui symbolise le combat entre le bien et le mal. Il y a également la bande dessinée du début de La Bible : le Péché originel et l'expulsion d'Adam et Eve du Paradis terrestre.

Cette fois ci on a passé la nuit sur le parking d'un hôtel. Je ne me souvient plus si l'hôtel était ouvert.

    Voronet. Le monastère a été construit en 15 semaines, en 1488, les fresques ajoutées en 1535. Les fresques, d'un bleu appelé Bleu de Voronet, sont si exubérantes qu'il a le surnom de "Sixtine d'Orient". Sur la façade arrière est illustré le Jugement dernier, avec le Paradis à gauche et l'Enfer à droite. En haut, le Christ regarde les deux mondes. Voilà quelques détails :

    Sur la route vers la capitale d'abord des paysages bucoliques, avec des champs de cigognes et tournesols. Dans une des villes traversées on était surpris de croiser des bus qui fonctionnent au gaz. Soucis écologiques avant l'heure ? Avant l'heure Occidental, je veux dire.

 

 

    Bucarest. Le site à voir dans la capitale, c'est le "Palais de Ceausescu". D'abord j'étais surpris de la modestie de l'édifice, avant de me rendre compte que je me suis trompé de bâtiment. On a découvert le vrai un peu plus tard dans la journée. Je l'écris entre guillemets parce que l'intitulé qu'on connais en France est fallacieux. Il ne s'agit pas d'un palais du Président, ou du dictateur si vous voulez, mais du Parlement. Sur place on fait une autre constatation : le fameux Palais mégalo est effectivement très grand, même vu de derrière, mais n'est qu'une petite partie d'un nouveau quartier construit après le tremblement de terre de 1977 qui a fait 1570 victimes. En effet ce n'est pas un quartier mais un mur d'immeubles, un regarde derrière les immeubles donne une idée du quartier avant. Ce qui est décevant c'est le style kitch essayant d'imiter les Champs Elysées et Versailles. Voilà une belle photo de 2023.

Le panorama est une capture dans Google Earth de 2022, qui renvoi sur le même de 2006. Le panorama photo, en bas, est prise à partir du premier rond-point bleu avec fontaine. Le deuxième, celui de droite est à 3 kilomètres du Parlement. 2006 2022

    Quelque part dans le centre-ville, les vestiges de la "Révolution" :

    Encore quelques images dans la ville, dont l'église entouré d'immeubles. Concernant l'ambiance il est à noter le sens civique des gens à l'arrêt du bus, on dirait des Japonais. Pourtant, certains transports en commun, ça devrait être des camions/bus d'entreprise, ne sont pas très modernes.

    Sur la route vers la frontière yougoslave des usines qui crachent des fumées jaunes. Au bout c'est la centrale hydraulique de Djerdap.