Akamba
La
sculpture est très développée en Afrique de l'Est et peu en Afrique de
l'Ouest. Sauf quelques exceptions, comme à Akamba, un village (ou une région?)
de Kenya. Ils ont une coopérative à Mombasa, une sorte de petit village. Ils
viennent travailler ici, entre deux et quatre milles, installés dans des cases,
si on peut dire. En effet se sont des toits en chaume, qui descendent très bas
et il n'y a pas de murs. On
visite et on peut les voir tailler le bois, jouer au dès ou dormir. Les objets
sont vendus dans le magasin sur le site, sans intermédiaires, aux prix fixes.
Comme ça on peut acheter, sans se dire que c'est moins cher que chez nous,
mais trop pour les prix d'ici, alors j'engraisse un commercent.
Ça ne les
empêche pas de faire du gros aussi.
Sur
les quelques centaines de mètres, entre la nationale et l'entrée de la coopérative,
un marché à leur intention s’est développé. On leur vend de la bouffe, des
produits de première nécessité aussi bien que des choses qu’ils apportent
aux familles de retour au village. Une sorte de Tati, de misère. Pour ceux qui
ne savent pas: Tati, si je simplifie un peu, ce sont les grands magasins
parisiens destinés aux immigrés qui partent en vacances au pays.
Les objets qu'ils fabriquent nous ravissent. Même ceux, un peu kitch,
sont faits avec du goût. On est très sensible aux figures hautes et minces,
représentent des hommes et des femmes stylisées. On achète quelque unes,
d'une cinquantaine de centimètres. Un vieillard avec une belle érection, d'un
mètre de haut, me plait bien. Obscène et difficile à transporter, on ne le
prend pas. Depuis je le regrette. Je l'aurais appelé "Kiro so kuro",
à l'honneur du Président de la Macédoine de l'époque. En effet, peut après
notre retour, on a appris que lui aussi avait une aventure à la Clinton. A
coups de Viagra, même à plus de soixante-dix ans, on peut tacher la robe de la
belle, du moment qu'elle est bleue.