Mombasa, une plongée de 15 minutes
Je découvre sur le net, chez Degriftour, un séjour d'une semaine au Kenya pour 2500F, avion et plein pension. On se dit, avec Vera, que même s'il y a quelque chose de caché, c'est donné. Il faut partir dans moins d'une semaine, alors il faut faire vite la réservation, chercher le visa et faire les vaccinations contre la fièvre jaune.
Kenya, ce
n'est pas la porte à côté, c'est déjà de l'autre côté de l'équateur. Une dizaine
d'heures de voyage, de nuit. Au matin, réveillé par les manœuvres d'approche, j'ouvre le cache du hublot et,
oh surprise, je vois juste en face de
la fenêtre le Kilimandjaro. J'ai l'impression que je peux la toucher, la mythique
montagne. On s'arrête sur l'aéroport appelé Kili, au pied de la montagne et au
milieu de nul part dans la savane, pour débarquer les passagers pour Tanzanie.
Une heure plus tard on se pose à Mombasa. Dès la sortie de l'aéroport des jeunes nous arrachent les bagages pour les porter aux vans des hôtels qui nous attendent sur le parking. On est prévenu, et aussi qu'il faille leurs données un bakchich, mais comme d'habitude je ne me suis pas renseigné d'avance pour savoir combien. Apparemment c'est un dollar, à chacun, parce qu'ils se sont emparés de toutes les pièces de bagage. Je parle de ça parce que je ne suis pas habitué qu'on me porte les bagages, mais ici ça l'air d'être obligatoire.
L'hôtel
est plus que correct, avec un jardin tropical. Une bande de singes à bite bleue,
libres, vienne de temps en temps. Des lézards de couleurs vives pullulent dans
l'herbe, très décoratifs. La bouffe est servie en buffet, pas mal. Je découvre
les fruits de passion et je me régale, à volonté.
Dès
l'arrivée on nous réunit et on nous propose des excursions. Pour 1500 F on
prend le safari de deux jours dans le parc de Tsavo et visite de la ville. On est ravis de
notre petit safari, même qu'au retour des
gens qui sont allés en Tanzanie nous diront que
là-bas on voit beaucoup plus d'animaux.
On
visite la ville en individuel d'abord. On prend le matatou, le minibus à
deux francs la course, à jusqu'au 24 dedans. Ce qui frappe, c'est la misère.
C'est facile de composer et chanter "Il me sembla que la misère est moins terrible
sous le soleil" quand on s'est planqué en Suisse pour ne pas payer des impôts
et on ne connaît sous les tropiques que les grands hôtels des paradis fiscaux.
C'est
horrible.
Les
tas d'ordures qu'on ne ramasse pas et se tassent en pourrissant. Les odeurs nauséabondes
aux rayons viandent au marché. Les HLM en ruine, sans fenêtres. On a visité la
coopérative Akamba, en traversant à pieds les quelques centaines de mètres
entre l'arrêt du matatou et l'entré, ce qu'on ne verra pas avec la visite en
minibus climatisé.
Par contre, ils nous amèneront voir le travail des dockers.
Ils sont payés quelques centimes pour chaque caisse, alors il faut qu'ils
courent vite pour faire le plus de rotations possible.
Ça me met mal à l'aise. C'est bien que les
touristes soient sensibilisés au conditions d'existence de ces gens, mais au même
temps il y a quelque chose d'indécent dans cette éphémère cohabitation des
dockers africains avec les vacanciers blasés.
Et la plongée? Au fond du jardin de mon hôtel il y avait une baraque pour la plongée, toujours fermée. J'aurai pu demander à la réception, mais ça ne m'inspirait pas confiance. J'ai vu dans le guide qu'il faut chercher Igor, un croate sympa, à l'hôtel Whitesends. J'y suis allé, j'ai trouvé Igor, un gros sympas, qui s'occupait de la pêche au gros, mais il m'a amené à la boutique de plongée, tenu par des allemands. J'ai pris rendez-vous pour le lendemain. On était deux plongeurs, avec le moniteur, le capitaine du bateau et un homme à tout faire. Avec mes habitudes du club de plongée, j'étais surpris et gêné que quelqu'un était chargé de transporter mon matériel.
La plongée, c'était tout simple. On a descendu à 19 mètres, la visibilité ne dépassait un mètre, Il y avait rien à faire, alors on est vite remonté. Ils m'ont remboursé la moitié des 20 dollars.