Raja Ampat                                            Sorong

Jakarta, la ville étape.

    Je suis parti avec Emirates. Pas chère, A380 confortable, horaires convenables. Sept heures de vol pour la première correspondance, en évitant les zones de guère sur le trajet. Après s’avoie dégourdi les jambes à l'aéroport de Dubaï un deuxième vol de huit heures. Je remarque que je survole assez régulièrement les mystérieuses îles Nicobar. Une nuit, plus de 24 heures à l'hôtel FM7 près de l'aéroport. Intervalle utile pour récupérer le décalage horaire au bord de la piscine. Intervalle nécessaire, vue mon expérience de l'année dernière avec Maleysian, pour ne pas louper la correspondance et le départ du bateau ensuite. Plus de quatre heures de vols de nuit sur Batik Air, compagnie sur la liste noire de la CE, avec correspondance à Makassar. Arrivée à Sorong vers sept heures du matin, heure locale. Il y a deux heures de décalage entre Jakarta et Sorong.

Sorong

 

    Vols de retour, avec survol de Sorong, de jour. Par le hublot j'observe des rizières à perte de vue. Ce ne sont pas des rizières. Ce sont des bassins de pisciculture. Les crevettes pas chères qu'on trouve dans nos supermarchés viennent de là. A l'approche de Jakarta nous survolons des villages avec des mosquées et des églises. Du haut ce n'est pas toujours faciles de les distinguer.

    J'ai descendu au Classic Hotel, en (plutôt) centre-ville, même si à Jakarta centre-ville ne veut pas dire grand-chose. Ce n'est pas une ville agréable à vivre. Déjà une spécificité: c'est une ville côtière mais il n'y a pas une promenade sur le front de mer. Toute la côte est occupée par des ports et zones industrielles. En ville les trottoirs sont envahis par les ateliers et boutiques et les rues d'une circulation effroyable de voitures et motos. Beaucoup de carneaux remplis d'eau salle.

    J'ai réservé ma première sortie au marché des antiquités où, lors de notre première visite, on a vu beaucoup de bels objets de différentes régions de l'Indonésie et on en a acheté quelques-uns. Grosse déception. Je n'ai rien vu d'intéressant. Beaucoup de kitch et la moitié des boutiques vendaient des valises.

Je suis allé en taxi, pour le retour j'ai pris les transports en commun. Ils ont un réseau moderne de bus, avec des lignes en site propre. Le problème avec les bus est le même partout: on a du mal à comprendre le réseau. En plus dans une ville où on n'a pas de repères c'est encore plus difficile: on ne sait pas poser des questions aux passants. Une originalité: le panneau d'interdiction de s’asseoir par terre dans le bus. Une seule fois j'ai pris le bajai, le taxi tricycle. Ils n'ont pas droit de rouler sur les grands axes et sont plus chères que les taxis classiques. Les taxis ont des compteurs, avec les bajais il faut négocier le prix.

    Sur le chemin de retour j'ai fait une halte dans un centre commercial. Énorme. Mais énorme. Comme je l'ai déjà assez souvent répété il n'y a rien à acheter. Les mêmes produits que chez nous. Vera aurait profité à faire de bons affaires, avec les jeans moins chers par exemple. Moi je suis tombé sur un restaurant Udon et je me suis régalé.

Du dernier étage une belle vue sur cette ville de plus de dix millions d'habitant. Énormément de buildings.

    Après le centre commercial, le Musée National. Une double déception. Un bâtiment, sur les deux, était fermé pour travaux. Dans le bâtiment ouvert la collection exposée était nulle. Difficile d'imaginer une telle misère muséal au pays des Asmats de Papouasie, Dayaks de Bornéo, Torajas de Sulawesi, l'île de Nias et j'en passe.

    Le seul endroit à se détendre c'est la place devant le Café Batavia dans la vieille ville. La place au fameux canon hollandais vulgaire. A partir du premier étage du Café, bien au frais, on peut observer la vie sur la place. Ce qui m'a impressionné c'était la décontraction des jeunes filles voilées, souvent coquettes. Je ne dis pas qu'il n'y a pas, mais moi je n'ai pas rencontré la méfiance qu'on sent chez nous entre les voilées et les autres. Ici et ailleurs à Jakarta, chaque fois que je les prenais en photos, si elles m'apercevaient, elles me faisaient des signes d'amitié.

    Au risque de choquer certains: je ne les sentais pas opprimées, même que j'aurais préféré les voir les cheveux au vent. Comme on ne considère pas opprimées toutes ces femmes occidentales sur les plages qui ne bronzent pas torse nu, comme les hommes. Elles aussi j'aurais préféré les voir les seins en l'air.

    Une des rares sites à visiter, recommander par le Guide du Routard, est Sunda Kelapa, le vieux port. Je m'attendais à un port animé, c'est une zone industrielle. En effet ce n'est pas le port qui est vieux. Ce sont les bateaux traditionnels qui chargent ici.

    J'avais prévu de visiter la mosquée Istiqlal, la plus grande de l'Asie de Sud-est, le vendredi. J'ai beaucoup hésité d'y aller pendant la prière. Je me demandais comment je serai accueilli. Un étranger, avec appareil photo. J'y suis allé et tout s'est très bien passé. J'ai laissé les chaussures et sans faire les ablutions je suis entré et je me suis promené librement, pendant que l'énorme mosquée se remplissait. J'étais le seul non-asiate. Pas de problème avec l'appareil, ils étaient massivement équipés avec des smartphones et beaucoup prenaient des photos aussi. Aucune hostilité dans le quartier des femmes, au premier étage. Il y avait des enfants aussi, certains chahutaient d'autres s'ennuyaient.

    Un jeune homme, qui m'avait abordé et avec qui j'ai échangé des banalités, m'avais dit que probablement le roi de l'Arabie Saoudite viendrai, il était en visite officielle en ce moment. Je me suis installé aussi au premier étage. C'était marrant d'observer les gens en bas avec leurs écrans des smartphones allumés. Les boites vertes qui circulaient entre les fidèles servent au collecte de l'aumône. A côte de moi j'étais témoin d'une scène amusante, je n'ai pas eu la présence d'esprit de faire une vidéo, j'ai pris trois photos. Un homme est arrivé à côté de moi, posé son téléphone, c'est accroupi devant et a fait une prière, comme s'il adorait l'appareil. Pendant que son voisin consultait le sien.

    Un moment des hauts dignitaires sont venus. Je ne suis pas sûr si c'était le roi ou un des princes qui l'accompagnaient. Ce qui me fait douter c'est que j'ai montré la photo à la réception de mon hôtel et ils n'ont reconnu personne des gens qui l'accompagnaient. Il devra y avoir de hauts dignitaires indonésiens avec lui. Pourtant le personnage ressemble beaucoup au roi Salman du journal!

    En face de la mosquée se trouve la Cathédrale, avec ses cloches on dirait en verre. Elle est beaucoup plus petite . Quand je suis arrivé les fidèles partaient, la messe était dite.

    Dernier soir, dernière frustration. En rentrant à l'hôtel j'ai vu ce restaurant de fruits de mer:

    Sur la route de l'aéroport des innombrables buildings modernes qui poussent comme des champignons dans la mer de bidonvilles.:

    A l'aéroport, la colonne Asmate me rappelle le voyage précédent. Aussi bien que l'hôtel de l'aéroport, où j'ai passé 24 heures avec une quarantaine dégrées de fièvre, avant que la dingue soit diagnostiquée à l'hôpital Changi de Singapour. Un clin d'œil à la jeune femme voilée, en jean déchiré.

                                                    Raja Ampat                                            Sorong