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Uripiv 

    Ça commence bien. Arrivé sur l'île une flopée d'enfants nous accueille et part avec nos bagages. On les suit chez les Numa. Il a plusieurs maisons (cabanes) en mâtereaux naturelles et la guest-house en dur. Une pièce est occupée par un étudiant nouveau-zélandais, l'autre est pour nous. La cuisine est pour les invités et pour la famille. Sa fonctionne à la mélanésienne. Celui qui a envie prépare quelque chose pour manger. Du riz et du poisson. Toujours du riz et du poisson. Aussi des patates douces et de l'igname. L'eau de pluie pour se laver. Dans notre pièce un matelas par terre avec moustiquaire. Le rêve, passes quelques jours sur une île du Pacifique, avec les habitants. Très romantique.

    Ca n'a pas marché! Je ne sais pas l'expliquer aujourd'hui. Surtout la chaleur étouffante, même qu'il n'y avait pas que ça. Le village est dans le forêt, pas de brize d'air. On nage dans la sueur de notre transpiration. Avant de nous coucher ils nous avaient apporté des couvertures en nous disant qu'il fait frais vers trois heures du matin. Dans la baraque il fait encore plus étouffant qu'a l'extérieur. Sous la moustiquaire encore plus. La nuit il ne faut pas toucher la surface de la moustiquaire, sinon elle ne sert à rien, ni le partenaire dont la peau est désagréablement collante. Je me réveille souvent en attendant la fraicheur de trois heures. Neuf heures, onze heures, minuit, une heure, deux heures, trois heures. Pareille!  

    Numa avait compris que ca n’allai pas! On a quitté Uripiv le lendemain matin.

    Je n'ai même pas eu le temps de me baigner dans l'eau calme de la petite plage. J'ai tellement voulu pouvoir dire que je me suis baigné à Malekula, l'île aux requins. A propos, à Vila Karl m'avait expliqué le phénomène de requins mangeurs d'hommes. Sur l'île de Malekula il' y a des cochons et des vaches sauvages qui se sont échappés il y a longtemps. A l'intérieur de l'île, couverte d'une végétation très dense, inhabitée et dépourvue de prédateurs, ils sont plusieurs milliers. Maintenant les habitants, les fiers guerriers cannibales d'antan, chassent la vache. Ils dépassent la vache sur la plage et jettent la peau et les restes à la mer. Les requins se sont habitués à trouver de quoi manger dans les parages. J'ai même assisté à une scène, horrible, où des chiens ont attaqué un cochon domestique. Ils étaient tellement excités que le propriétaire avait cassé sont bâton en tapant sur eux en essayant de le dégager.

    J'ai eu le temps de faire le demi-tour de l'île, le long du village. Sur le rivage des gens traînent. Le matin ils attendent un canoë en partance pour la grande terre, le soir ils attendent passer le temps. Curieux de voir un étranger. Curieux et directes: Comment l’appel tu? Tu a des enfants? Combien? Tu loge où? Tu viens d'où? Quel est ton métier? Le long de la route, le village est tout en longueur, il y a le dispensaire, une coopérative, des séchoirs à coprah, une église avec un beau tam-tam et un capteur photovoltaïque. Et des bars à kava, avec leurs machines à hacher la viande pour hacher les racines de kava. Sur le chemin de l'école ma seule présence a fait pleurer une petite fille, épouvanté de voir un homme "blanc". Concernant l'église, on me dit qu'il y a quatre, de quatre cultes chrétiens différents: catholique, presbytérien, mormon et témoins de Jéhovah. Ils font du bon boulot, les missionnaires.

    Et oui, dommage qu'on est parti si rapidement. Ils étaient si sympas Fred, sa femme Roselyne et leurs cinq enfants.

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