Fakarava a été popularisé
auprès du grand public par le documentaire "700 requins dans la nuit"
. Avec
de grands moyens l'équipe filme le frai des mérous une nuit de pleine lune.
En
juin et juillet des milliers de mérous se ressemblent au fond de la passe Sud
. Le
soir de pleine lune et au moment de courent sortant les
femelles remontent,
accompagnées des mâles,
expulsent les
œufs
et les mâles les
fécondent.
Nombreux
sont ceux qui se font dévorer par les 700
requins gris qui les attendent. On peut se poser la question : pourquoi fraient-ils la nuit, quand les requins chassent ? Peut-être parce que le jour les
œufs
seraient mangé par les poissons qui sont encore beaucoup plus nombreux mais se
cachent la nuit de peur de requins. Moi, je me permets une réflexion : les hommes
aussi souvent prennent des risques pour s'accoupler. Le ferions-nous si l'acte
avait été sans contact ? A méditer !
Sur
le trajet de Rangiroa l'avion survole plusieurs atolls, les vues sont féeriques.
De retour, je suis content de reconnaître sur Google Earth
et
sur une des photos que j'ai fait du haut, le
localité de Apataki (avec son aéroport) sur l'atoll éponyme. Arrivée dans un tout
petit aéroport, avec beaucoup de
bagage.
Le
motu principal, comme Rangiroa et comme tous les autres,
c'est une bande de terre avec une route au milieu mais celle-là d'une
quarantaine de kilomètres. Le motu est couvert de végétation avec des plages de sable du côté
lagon et une côte aride du côté océan.
Installation aux bungalows à l'hôtel Havaiki
,
sur la plage féerique du Requin dormeur
. En
effet ils étaient deux
.
Sur la plage on apercevaient souvent aussi des pointes blanches et noires, même
des raies.
Il y a des plongées tous les jours, donc pas de temps pour explorer l'atoll. Le peu de temps qui nous restait pour les autres loisirs, c'était surtout la plage. La chaise longue ou, le moment venu, l'apéro au coucher du soleil.
Des petites promenades, à pied ou à vélo, en face côté océan ou le long de la route. C'est un tout petit aperçu de l'environnement. J'ai vu une église, une école, un point de tri sélectif, des superettes avec des beaucoup de boissons et surgelés mais peu de fruits et légumes.
Les
atolls ne sont pas des endroits idéaux pour les fêtards, il n'y a pas de la vie
nocturne. Le soir tout le monde est fatigué et on se couche tôt. Ainsi le soir
quand des musiciens locaux se sont produits à Havaiki, notre hôtel c'était
l'endroit où il fallait être. Des jeunes vacanciers des pensions des alentours
sont venus faire la fête avec nous jusqu'au (pas très) tard dans la nuit
.
Le
récif de corail. Vera, avec les non
plongeuses, a fait une excursion
sur la barrière de corail.
Je
n'ai pas beaucoup de détails et très peu de
photos mais elle était fière
d'avoir
sauté du bateau, équipée de masque et tuba, pour le snorkeling.
Pourtant l'embarquement était laborieux
. En fin
de journée une tempête s'est levée,
rendant le retour mouvementé.
Tamakohua, la Passe Sud.
C'est une sortie plongée avec pique-nique et
détente. Il y a plus d'une
heure de navigation jusqu'à la
passe.
Sur
le trajet nous longeons la côte de l'atoll couverte de palmiers, un paysage de
rêve. Pendant l'intervalle entre deux plongées une brève visite de la
pointe du motu, côté passe. Quelques
bungalows, et le contraste : un ancien
cimetière et des panneaux solaires.
Du assez gros dans les eaux peu
profondes autour de la jetée : requins,
napoléons, balistes et, si j'ai bien
vu, des raies .
Pique-nique
sur un autre motu accompagné d'un beau
Bernard-l'hermite, rejoint par les
compagnes, en excursion snorkeling.
Vera
était restée à l'hôtel. Après le repas, magnifique
baignade dans le
chenal (chenal : passe peu profonde)
avec une eau chaude et cristalline. Un régal pour le corps, pour les yeux et
pour l'esprit.
Plongée.
J'ai fait dix plongées à Fakarava, toujours avec Top
Dive. Le macrocosme sous-marin grouille de vie
.
Du gros et du moyen. Pas de crustacées. Je n'ai même pas vu en seul nudibranche,
uniquement un ver marin. Des
idoles qu'il ne faut pas confondre avec
les poissons cochers, des
étoiles, des
murènes, des
soles, des
thons, un poisson feuille
noire et un
jaune, un couple de
rémoras
,
des balistes, un beau barracuda
solitaire
,
un nid de poissons clown, une seule
tortue. J'ai pu
filmer une raie aigle grignotant le corail
. Je n'ai
pas trop compris qu'es ce qu'elle cherchait. Ce qui m'étonné le plus c'est à
m'apercevoir, vu la forme de sa gueule, qu'elle ne voit pas ce qu'elle mange.
Plusieurs fois le guide nous avait montré des poissons pierres, tout seul je ne
les aurais jamais vu
.
Les Napoléons sont très
nombreux. Les males ont la bosse sur le front, pas les femelles
.
Des
manta sont
venue nous
voir plusieurs fois
. Au cours
d'une des dernières plongées une manta est venu et resté avec nous une bonne
demi-heure. Curieuse, elle tournait autour. Elle était peut-être fascinée, nous
évidement. Nous sommes partis les premiers, quand nous avions consommé tout notre
air.
La spécificité des plongées
à Fakarava se sont les requins. Surtout dans la passe Sud
.
Des dizaines qui rôdent, dans le sens
du courant et en contre-courant. Certains sont immobiles, face au courant, sans
bouger. A peine. Comment ils font ? Ils sont si aérodynamiques ? Tiens, un avec
le rémora sur la tête
. J'ai
pris quelques photos de requins autre que des points blanches et noires, je ne
sais pas de quelles espèces, peut-être un requin gris
. Dont un
qui traînait quelque chose.
C'est
toujours un mystère pour moi de voir que les poissons n'ont pas
peur des requins. Je les voyais se
fourrer amicalement dans les bancs de poissons. On me dit qu'ils chassent la
nuit. Les poissons ne s'inquiètent pas le jour parce qu'ils n'ont jamais vu un
requin les attaquer ? Et la nuit ils se cachent par instinct ? Mais alors
pourquoi les requins s'embêtent de chercher les proies cachées la nuit quand
elles sont au bout portant le jour ?
Les pointes blanches on les
voie souvent se reposer au fond seuls
ou à plusieurs
.
Ils se laissent approcher, j'ai plusieurs fois pu leur faire un bref câlin
.
Une
petite anecdote, sans importance. Quand on finit une plongée on fait surface, on
se regroupe, le bateau nous rejoint, nous passons le matériel (camera, plombs,
palmes et éventuellement le gilet avec la bouteille) et nous montons un après
l'autre. Il n'y a pas de priorités, dès que quelqu'un est prêt, il monte mais a
moins un des guides en dernier. C'était la plongée de l'après-midi, le 17
novembre. Je suis resté dernier, le guide est allé avant. Je ne le même pas
remarqué mais d'un coup j'ai entendu crier : Zarko, attendez Zarko ! Je suppose
que le barreur voyant les guides, s'apprêtait à démarrer. J'ai eu droit à une
photo.
Le dernier jour, heureusement que c'était le dernier jour, le temps c'est gâté. Nuages et pluie pour le départ.
J'ai pris l'habitude de recharger la batterie de mon appareil sous-marin, le Nikon Coolpix AW130, tous les soirs pour être sûr que j'aurais assez de puissance pour le lendemain. Même si elle ne posait pas de problème, elle avait six ans d'âge. Je le branchais le soir et je le reprenais le matin. Grave erreur ! La dernière matinée à Fakarava, heureusement que c'était après la dernière plongée du séjour, il ne s'allumait plus. Bon, pour la faire courte, de retour à Paris au service après-vente de Nikon ils ont diagnostiquaient l'oxydation. Irréparable. C'est là que j'ai compris que le compartiment batterie/carte de l'appareil n'est pas isolé du reste, surtout de la carte mère. Dans notre chambre il n'y avait pas d'air conditionné. Toute la nuit dans l'atmosphère humide, même si ça n'était pas la première fois, c'était fatal !
Kaveu. Dès l'arrivé j'ai commencé de prospecter auprès du personnel de l'hôtel pour la possibilité à s'offrir du crabe de cocotier. D'abord j'ai appris que ce crabe en tahitien s'appelle : kaveu (prononcer kavèou). Ils en mangent, mais il est rare dans les restaurants. Le kaveu est cueilli dans les motus, faut aller le chercher. Ensuite faut le garder plusieurs jours et le nourrir exclusivement avec des noix de coco pour qu'il digère toutes les saletés mangées dans la nature. C'est compliqué et en plus il n'est pas très demandé, les visiteurs ne connaissent pas ce délice. J'ai demandé aussi au directeur de l'hôtel, au guide de plongée et même à certains passants : pas d'adresse où on peut en manger. Il me reste le dernier espoir, très faible, l'étape suivante.