Les plongées
On peut faire de belles plongées à Vanuatu, mais les choix sont limités. Il n'y a des clubs de plongée qu'à Efate et Santo. A part la plongée classique on peut voir, en apnée, le dugong à Epi et le nautile dans l'aquarium de Nouméa.
A Santo on plonge quasi uniquement sur le "Président Cooledge". Il faut dire que cette épave est assez unique
Pendant la guerre, le WW II, Santo était une base arrière américaine. Il y avait, à la fois, jusqu'aux cent mille soldats sur l'île et cent bateaux dans la rade de Luganville. Dans une île de la taille d'un département français. Cooledge était un bateau de passagers, un liner de liaisons transpacifiques, genre "France", de 200 mètres. Transformé en transport de troupes, il amenait des renforts pour la bataille de Guadalcanal quand il a sauté sur une mine américaine, en arrivant à Luganville. Le capitaine a fait échouer le bateau sur la plage, les 5000 soldats ont débarqué et le bateau a sombré. Il y avait une seule victime.
Aujourd'hui Cooledge est la plus grande épave plongeable de cette guerre. On accède à pieds, à partir de la plage. Elle est à bâbord, la proue à 30, l'hélice à 70 mètres.
J'ai plongée avec Alain Power, un club géré comme une affaire familiale, très sympa. J'ai fait 8 plongées sur le Cooledge. On commence par la plus facile, le Promenade deck, Ensuite il y a les cales, avec des amas de jeeps. En effet on voit surtout des roues et des chenilles de je ne sais pas quel genre d'engins. Dans l'infirmerie il y a des tas de flacons et de seringues. La chaise du coiffeur dans le salon du coiffeur. On visite "la Dame", un relief représentant une dame devant un cheval, à l'entrée de la salle de bal. Enorme la salle, sombre, à plus de 40 mètres. Par une ouverture aménagée pour la plongée, on entre dans la salle des machines et on sort par la cheminé.
La plongée la plus profonde était à 59 mètres, pour aller piquer une tête dans la piscine. Le plus impressionnant, pour moi, dans cette plongée était le trajet. En allé on l'avait fait par l'intérieur du bateau. Inénarrable. Et je n'ai pas pu faire des photos de la piscine, mon appareille photo est donné pour 30 mètres, je ne le descends pas à plus de 40.
Ils plongent aux tables. Chaque plongée est
de 25 minutes. Pour 60m, quatre paliers: à 12, 9, 6 et 3 mètres, 30 minutes au
total. Les paliers ne sont pas ennuyeux, ça se passe dans le corail avec
beaucoup de petits poissons, dont beaucoup de poissons clowns. Voilà deux clips:
un clown
et un nid de clowns
. Par contre, dans
l'épave il y a peu de vie, mais beaucoup de poussière. Très, très mauvais
pour la photo, quand on n'a pas de flash sur bras articulé.
Pour la petite histoire je note aussi les deux petites frayeurs que j'ai eu. Toute petites, mais puisque nous y sommes. Une fois, dans l'épave, le plongeur qui me précédait m'avait arraché l'embout avec ça palme, sens se rendre compte. Le temps de le rattraper et le ramener à la bouche j'ai pu me faire peur: et si je n'arrive pas à le rattraper, s'il se coince quelque part! Une autre fois dans un couloir j'ai tapé avec la tête sur quelque chose et tout est devenu noir. Il m'a fallu une seconde, laquelle parait longue, de comprendre que j'avais le masque collé sur la poutre que j'avais tapé et le phare éclairait toujours, mais de l'autre côté.
Les deux derniers plongés au large de Bocissa Island. Le neuvième sur une épave artificielle, un bateau de copra de 40 mètres, coulé exprès pour servir de site de plongée. Le pont est couvert d'éponges, comme un jardin botanique. J'avais l'impression qu'elles étaient toutes de sortes différentes. Au palier on était accompagnés par un banc d'une douzaine de platax. Très beaux.
Dernière plongée dans un jardin de corail. De petits poissons multicolores, pas exceptionnels. Beaucoup de corail, très beaux, un régal.
J'avais plongé avec Nautilus, le club de plongée basé en centre-ville. Leur bateau est étrange et très confortable. Ils sont bien organisés, très professionnels, trop professionnels. Ils sont là pour gagner de l'argents, dans des meilleurs conditions. Je dis ça parce que j'étais un peu déçu. Les moniteurs vous accompagnent mais ne font aucun effort pour vous montrer des choses. Les plongées sont de 35 minutes et tant pis si on a tous plein d'air dans les bouteilles.
Encore des épaves. Le "Star of Russia", voilier de 80 mètres, qui au début du siècle dernier avait gagné la course Liverpool - Port Philip Bay en Australie avec un vapeur, tout en empruntant une route plus longue pour attraper les vents. Coulé par un cyclone, dans la rade de Villa, elle est à une trentaine de mètres de profondeur, avec un vieux remorqueur comme balise. On a fait la plongée de nuit sur "Konanda", un cabotier endommagé pas un cyclone et coulé exprès pour le plaisir des plongeurs. Beaucoup de poussière sur les deux.
A Efaté on peut aussi faire du tuba sur l'île d'Erakor, dans le ressort où la traversée et l'entré sont gratuites. Le fond, peu profond, est couvert d'étoiles de mer et de vers de deux mètres. J'ai même trouvé une langouste, petite, à un mètre de profondeur.
Un regret: je ne suis pas allé, plongée ou tuba, sur Hideaway Island, juste à côté de Villa.
En face de Lamen Bay, dans les eaux de Lamen Island il y a beaucoup de dugongs, on m'avait dit. Mais ils ne sont pas friendly, ils ne se laissent pas approcher par les hommes. Dans la baie par contre, il y a quelques années deux volontaires américaines ont attiré un en le nourrissant de papayes. Depuis il a élu domicile dans la baie.
Pour nager avec le dugong, il faut d'abord le trouver. C'est facile par mer calme. Il passe sa vie à paître les herbes du fond. Mammifère, il est obligé de respirer. Toutes les quinze minutes il fait surface, très discrètement, en sortant de l'eau ses narines pendent quelques instants. C'est rapide, je n'ai pas pu le prendre en photo, mais suffisent pour qu'un observateur attentif le repère.
Gros comme une vache, trapu et élégant, Bondas se laissait caresser. Quand il en avait marre de nous, il s'est barré en donnant deux coups de queue.
Des clips: Le dugong plonge, moi aussi
, broute au fond
et
et remonte chercher de l'air
.
On peut aussi faire du tuba. On voit des tortues et des rais, pas friendlies, elles ne veulent pas poser pour des photos. Il y a aussi de la vie abondante sur les quelques patates de corail dans la bai.
L'aquarium de Nouméa est petit mais possède
un bijou, le nautile
. Ce mollusque
vie à 150 mètres de profondeur et s'approche à la surface que la nuit. Peu
d'aquariums le possèdent et celui de Nouméa est le premier qui a réussi à
les faire reproduire en captivité.
