L'Ouest américain
Arrivé à Los Angeles, la première agréable surprise est venue de la part du loueur de voitures : on pouvait choisir sur le parking la voiture qui nous convenait. C'était une rouge, celle avec le plus gros coffre disponible.
Notre voyage avait débuté avec une journée aux studios Universal. C'est devenu un grand parc d'attraction où on ne s'ennuie pas. On parcourt des décors à pied: une ville de l'Ouest, une autre ville américaine, une place italienne. Avec le petit train on traverse un village où se déclenche un déluge (à chaque passage, toutes les quelques minutes), King Kong attaque le métro, on traverse un plateau de tournage en plein air. Il y a aussi des spectacles, comme la bagarre des cow-boys :
A San Diego il y a deux autres attractions à voir : le Zoo et Sea World. On a choisi la deuxième.
A quelque kilomètres de San Diego, les belles américaines visitent le tiers-monde, juste derrière le mur et ses chicanes, se trouve Mexique et la vile de Tijuana.
Cap à l'Est de San Diego, on plonge dans le Far Ouest. Tucson et son zoo du désert sont à une journée de voiture.
Tombstone, est une ville musée, avec son (faux ?) cimetière, consacré au mythe du règlement de compte d'OK Corral.
Après une longue traversée des espaces désertiques, une étape à Zuni. On est le 4 juillet, les boutiques de turquoise sont fermées. Plus loin, au village d'Acoma les conditions de visite ont changée, il n'est plus possible de monter au village non accompagné. Pendant que Vera et les enfants vont visiter le village en tour organisé, moi je fais une virée en voiture sur les chemins environnants pour prendre des photos. Au retour un flic tribal m'enquiquine : le chemin est tabou. Je lui fais remarquer qu'il n'y a aucun panneau d'interdiction. Pour lui ça n'a pas d'importance, c'est tabou. Et alors, alors rien. Quelques parables et on s'en va.
Entre Albuquerque et Santa Fe on visite les pueblos, les villages indiens traditionnels ou il est interdit de prendre des photos des églises et surtout des kiwas, les temples de leur religion ancestrale. Ce qui ne les empêche pas d'être très modernes, en ce qui concerne la délation.
Quelques
heures de route plus loin Four Corners Monument est l'exemple du
gadget touristique : c'est le seul point aux Etats Unies où
quatre états, Nouveau Mexique, Arizona, Utah et Colorado, se
touchent. Alors on a joué au con
nous aussi : chacun dans état différent en se tenant par
les mains. Sont marrants les Américains. Pour observer la
marque du point extraordinaire et prendre une photo sensationnelle il
y a une petite plateforme. Une pancarte signale que seulement deux
personnes à la fois sont autorisées à y monter.
Et bien le publique obéi scrupuleusement. Une nation avec tel
peuple ira loin ! Heureusement qu'il y a les boutiques de bijoux en
turquoise des Indiens.
Avant
de quitter le Nouveau Mexique, au milieu de la plaine se dresse un
gros caillou, Shiprock. Selon la
légende c'est l'oiseau
géant qui avait amené ici les Indiens Navaho. A l'entré
dans l'Arizona Mexican hat
annonce l'approche de Monument
Valley, le
symbole de Far West. C'est vraiment grandiose. Les paysages et les
couleurs qui changent selon l'heure de la journée. Le soir on
a eu la chance d'assister à une danse avec chants de deux
filles indiennes au crépuscule, une expérience si
envoûtante.
On
n'arrive pas au Canyon de Chelly par hasard, il faut le chercher,
quelques parts au sud de Monument Valley. C'est une réserve
indienne. Pour nous ça veut dire qu'il y a deux moyens d'y
entrer : soit être invité par un autochtone soit visite
organisée. La visite se fait en camion,
avec guide. Le paysage est époustouflant, avec les parois
coupées au couteau. Dans les fentes des roches on voit des
ruines des maisons des Indiens Anasazis et sur plusieurs parois des
dessins rupestres.
Le canyon vu du haut, là c'est libre et gratuit, est aussi spectaculaire.
Les
Indiens Hopi sont encore plis tordus. Dans la réserve il est
interdit de prendre des photos, du son, des notes. Bien, pour les
notes ils ne vérifient pas, du son je ne cherchais pas, j'ai
volé quelques
photos au village Old Oraibi.
Tuba city, à mi-chemin, entre Monument Valley et le Grand
Canyon est une ville étape sympathique avec son Tuba Trading
Post avec le MacDo en face. On
peut y acheter des vrais mocassins. Ensuite, sur la route vers le
Canyon on voit des fermes indiennes. On remarque que les toilettes
sont toujours très éloignées
de l'habitation. Ils ne doivent
pas se marrer quand le besoin est pressant.
On entre dans le Parc National du Grand Canyon du côté Ouest et la route suit le canyon, avec des superbes points de vue tous les quelques kilomètres.
Las Vegas apparaît comme un mirage dans le désert. Casinos remplis de machines à sous. Chaleur d'enfer le jour, orgie de lumières la nuit. Spectacle de bataille navale, avec vaporisateurs pour rafraîchir le public, le jour et éruptions volcaniques, toutes les demi-heures, la nuit. Le complexe New York en chantier. Chapelles pour mariages express.
A une heure de route de Las Vegas la traversée de la Vallée de la mort. Sous une chaleur insupportable, à Badwater, on se trouve à 80 mètres au-dessous du niveau de la mer dans une pleine de sel. Dans les toilettes de la halte de Furnase Creak il est impossible de se laver les mains : l'eau froide est brûlante.
L'Ouest
s'est le Far West. Il n'y a pas de pompes à essence à
tous les coins. Même beaucoup plus rarement. J'ai commis
l'imprudence de partir de Las Vegas avec le réservoir à
moitié plein. Sur la route vers l'Ouest il n'y a rien. Après
la Vallée de la mort c'est une succession de vallées.
Chaque fois qu'on montait sur une crête je me disais qu'il
devait y avoir quelque chose derrière. Arrivé en haut,
il y avait la vallée suivante, déserte.
L'indicateur
du niveau d'essence s'approchait du zéro, y est arrivé.
Il y avait de la circulation, si on tombait en panne d'essence on
aurait toujours pu demander à quelqu'un de l'aide. Le problème
était que la chaleur était insupportable, je ne pouvais
pas imaginer que l'air conditionné s'arrête. Finalement
une station-service est apparue, il y avait déjà deux
ou trois voitures avant nous. En faisant le queue le moteur s'est
arrêté : panne sèche. Il y avait une dizaine de
mètres à pousser, pas facile avec une boite
automatique.
En
entrant en Californie, dans le parc national de Yosemite, il faut
traverser Tioga Pass, à 3030 mètres, dans un paysage
de neige et de glace. Dans le parc il y a El Capitan,
un rocher de 900 mètres et d'un seul morceau. Plus loin, le
Dome, est comme coupé au
couteau mais il n'y a pas de trace de la partie manquante. Sortie du
parc, la route de San Francisco suit des champs d'éoliennes.
Certaines tournent, d'autres pas.
Deux jours à San Francisco suffisent à se faire une idée superficielle de la ville extraordinaire. On visite le pont, le marché chinois, Pear 39, le quartier du Telegraphe.
On descend vers Los Angeles par la route de la côte. Je ne savais pas qu'il y avait des plateformes pétrolières au large des côtes californiennes, maintenant nous le savons. On s'arrête au Winchester House. Quelqu'un avait prédit à la veuve du fabricant d'armes qu'elle mourait quand la maison serait terminée. Pour éviter l'accomplissement de la prophétie elle n'arrêtait pas de rajouter des éléments à sa maison, même des portes qui mènent nulle part. Elle est morte, dit la légende, un jour où la tempête à fait arrêter les travaux pour un instant. Comme quoi, le destin ...
Une dernière promenade à Hollywood avant de prendre le vol de nuit pour San José: