Thaïlande.
Bangkok. Je ne me rappelle pas du tout de l'arrivée et de l'installation à l'hôtel. Je n'ai plus aucune souvenir de l'hôtel. D'un coup nous nous sommes trouvés dans une autre civilisation : les paysages, le climat, la culture, la bouffe, l'ambiance.
Les faits
marquants sont les temples, dont trois
Wat Po, Wat Pra Kheo et Wat Arun au bord du fleuve
La première
visite c'était pour le temple Wat Po
. C'est un immense temple qui nous a surtout
impressionné par le sens de détail, comme au Japon mais pas pareil.
Énormément
de petits coins richement décorés et le grand Bouddha couché. C'est ici que j'ai vue pour la
première fois des
litchis et des mangoustans. C'était une petite étale dans la cour. Je ne me
rappelle pas le prix mais que la fois suivante c'était deux fois moins cher et
la suivante encore deux fois moins. Donc, il faut bien se renseigner avant, si
possible. Et il faisait chaud, très chaud. Tellement chaud qu'en quittant Wat Po
nous sommes passé au pied de la petite colline du temple Mont Doré
mais nous n'avions pas de courage d'essayer de monter. J'ai
appris plus tard que c'est justement là-haut qu'on trouve de l'air frais
Wat Phra Keo
ou Le Temple de Bouddha d'Émeraude, est juste à côté. C'est aussi un grand
complexe, dont beaucoup des composants étaient en travaux. J'ai compris plus
tard que la statue que nous avions vu devant un temple n'était pas la bonne. La
véritable statue en émeraude se trouve à l'intérieur
d'un des édifices, en travaux et inaccessible au moment de notre visite.
Sur l'autre rive, la rive droite du fleuve Chaopraya qui traverse Bangkok se
trouve le charmant Wat Arun
(Temple de l'Aube).
Je lis dans Wikipédia que
son nom complet est Wat Arunratchawararam Ratchaworamahavihara ! Nous sommes
montés sur la pyramide centrale. Un escalier étroit et très
incliné, pour montrer "la difficulté d'atteindre les niveaux supérieurs
d'existence" nous a permis d'attendre un niveau pour nous offrir une vue
fabuleuse sur les environs. Et toujours cette passion de
détail et perfection.
Le Temple de Marbre
,
de son vrai nom
Wat Benchama Bophit
est un des plus jolis, un petit bijou. Il est récent et construit de marbre de
Carrare, toujours avec le grand soin de détail. A
l'intérieur un grand Bouddha en or, dans le cloître de nombreuses statues de
Bouddha dans différentes styles et attitudes.
Ce n'est
toujours pas tout.
Dans les grands temples il y aussi le
Bouddha debout, Wat
Intharawihan
.
Il est un peu excentré, on y est allé par une chaleur torride. A cause de cette
chaleur Vera ne l'avait même pas vu, que les pieds. En effet, une fois
arrivé elle n'avait pas la force de lever le regard. Ça
parait bizarre et absurde de dire qu'elle a pu marcher et n'a pas pu lever le
regard, portant c'est vrai.
Il y a aussi
le Bouddha d'or
,
dans Wat Traimit. Avec ses 3 mètres de haut et 5.5
tonnes d'or, c'est la plus grande statue en or du monde.
L'histoire de la statue, décrite dans
Wikipédia
, est
bien insolite. Ceci me rappelle une histoire similaire familiale
.
Nous avons découverts aussi les maisons d'esprits, sans savoir leur signification exacte. On les voit partout, même dans les configurations cocasses.
A côté de
Wat Pra Keo se trouve un grand marché avec des fruits et légumes
tropicaux, de la viande, du
poisson séché un vrac, des
sauterelles à manger. Extrêmement exotique pour nous.
On
est venu plus d'une fois. Des objets d'artisanat. Les prix, bien sûr, ne sont
pas affichés mais à la tête du client. Quand je demandais ou mon regard s'arrêté
sur un objet, le vendeur me donnait le prix. J'avais remarqué que quand je
n'avais pas l'intention de l'acheté il me baissait et encore baissé le prix. Si
l'objet m'intéressait, le prix ne bougeait pas. Alors, le dernier jour on s'est
mis d'accord que quelque chose nous intéresse de ne surtout pas le montrer, de
se parler en macédonien, sans émotion. Nous avons repéré un petit
dragon en bronze. Le stratagème n'a pas marché.
Une autre découverte pour nous : on peut acheter à manger partout dans les rues, aux conditions d'hygiène locales.
Oui, une des premières impressions c'est la saleté de la ville. Les canaux sont dégueulasses, dès qu'on entre dans les quartiers non touristiques on voit de la misère indescriptible avec des maisons avec des grilles aux balcons et fenêtres.
Observant tout ça, une idée saugrenue m'est venu. J'ai eu une certaine compréhension qu'entrant à Phnom Penh en 1975 les Khmers Rouges ont vidé la ville. Évidement que la réalité est plus complexe et encore inconnue en 1981, mon propos est qui si on veut sortir la ville et les habitant de cet état quoi de plus logique que de la vider, la brûler et la reconstruire.
Inénarrable
aussi le trajet sur le fleuve Chaophraya.
En
effet, le matin nous sommes parti visiter le marché flottant. Dans le bus, après
plusieurs minutes nous nous sommes aperçus que nous avions pris la direction
opposée. Vu que c'est raté, il faut y être assez tôt le matin, nous avions
changé de plan. Nous avons pris le bateau bus et admirait la dextérité avec
lequel du petit contrôleur manipulait la petite boite
métallique qui sert de tiroir-caisse pendant que la vie quotidienne des habitant
sur les berges défilait devant nous
Peu avant de partir j'avais lu dans le plus tard célèbre hebdomadaire satirique parisien un article sur les nuits chaudes à Bangkok. Il en était question d'une boite nommée Montmartre bar avec un spectacle, disons, impudique. Une fois sur place je l'avais trouvé dans un magasin gratuit. Je ne sais plus comment, il n'y avait pas encore Google Maps à l'époque, je l'avais retrouvé dans le quartier chaud est on y est allé. En effet, des jeunes filles pressentaient des numéros inattendus, disons osés. J'ai ramené en souvenir, un mot qu'une d'elles m'avais écrit avec un feutre. Pour écrire elle n'utilisait ni les mains, ni les pieds ni même la bouche. Il y avait d'autres performances, dont viser un verre avec de balles de ping-pong expulsées par ... bon, ça se comprends. Le pire c'était l'introduction de lames de rasoir que je ne veux pas commenter.
A part Bangkok à cette époque il y avait deux destinations touristiques à l'intérieur du pays : Chiang Mai et Phuket. La première dans le Nord, dans le Triangle d'Or, connue comme haut lieu de la culture et commerce d'opium. La deuxième dans le Sud, connu pour ses plages paradisiaques. Nous avons choisi la deuxième.
Phuket,
Il y avait deux possibilités pour y aller. L'avion et le bus. Nous avons réservé
un bus de nuit, avec prise en charge à l'hôtel. C'était un voyage vers
l'inconnu. C'est une camionnette qui est venu nous chercher.
Le
bus était censé être air conditionné, placés vers le fond il était air
conditionné surtout par les toilettes avec la porte qui ne fermait pas. Pendant
une pose j'ai mangé dans un boui-boui, pour le reste du trajet Vera me
surveillait craignant une intoxication alimentaire. Arrivé à la ville de Phuket
dans la matinée,
nous avons pris un taxi collectif pour Kata Beach.
C'était une sorte de pick-up
où nous étions assis sur des bancs le long des côtés, avec les bagages entre
nous. La route c'était une piste qui traversait la jungle et, maintenant je ne
sais pas pourquoi, je craignais qu'un des voyageurs s'empare de mon sac et saute
de la voiture avec. Surtout quand un d'entre eux a posé négligemment la main sur
le sac. Alors j'ai posé la mienne aussi. Ouf, j'étais contant quand nous sommes
arrivés.
Kata Beach
.
C'était une plage de sable blanc de plus d'un kilomètre avec quelques baigneurs,
bordée par la forêt vierge. Avec le coucher du soleil sensationnel. C'est ici
que nous avons découvert un phénomène des tropiques que je n'ai toujours
pas bien compris : la nuit tombe d'un coup, dès que le soleil disparaît.
Et au même moment, comme sur commande, commence le concert de tous les insectes
de la forêt. Quelque chose comme des criquets. Dans le noir, sans lampe, nous
avions presque du mal à rentrer.
J'ai dit : coucher, au singulier, parce que nous sommes restés qu'une nuit. L'hébergement était vraiment sommaire. Un restaurant et quelques bungalows sur pilotis. Le bungalow était dans une clairière fraîchement défrichée. Parmi les planches du plancher on voyait dehors. Dehors, où il y avait des lézards dont un gros et noir. Au restaurant, dès qu'on a fini le dîner le courent a été coupé ! Il était 21 heures, l'heure de l'arrêt du générateur. Catastrophe, surtout pour Vera qui comptait dormir avec de la lumière allumée. Par chance ils vendaient des lampes de poche, je l'ai toujours. Quelques minutes après notre coucher, un fracas nous avait réveillé. J'ai allumé la lampe dans la direction et le faisceau de lumière a éclairé une surie, ou peut-être un rat. Elle était figée comme crucifiée sur la cloison, surprise par la lumière et après le choc du fracas de la boite à savon qu'elle avait fait tomber. Le matin on est parti, pour Patong Beach.
Patong Beach
.
C'était aussi une plage presque desserte de sable blanc avec de couchers de
soleil fabuleux.
Nous
sommes descendus au Patong Seaside Hotel où nous nous sommes
installés dans un bungalow en dur sans fissures avec des fenêtres aux grilles
anti-insectes et ventilateur au plafond. C'était dans une palmeraie. J'avais
remarqué un vieil homme qui gardait son petit-enfant, il veillait que l'enfant ne
s'aventure sous les troncs des palmiers. Des noix de coco chutait de temps en
temps. Sur la plage j'étais étonné de voir les filles du pays se baigner
habillées, c'était la première fois que je voyais cela.
Au restaurant de plage, dont j'ai que la photo de la
cuisine, un malheureux petit singe. Il était quand même joueur, il a failli
emporter les lunettes de Vera. La jungle commençait au
bout de la plage. Nous sommes allés jusqu'au pont mais
pas osé de nous avancer plus loin.
Rawai. Dans le peu
d'informations touristiques disponibles, j'étais intrigué par les Gitans de la
mer. Des nomades qui vivraient sur l'eau quelque part vers la plage de
Rawai.
Nous
ne les avions pas vu, par contre nous avons vécu quelques moments d'angoisse. Je
ne me rappelle plus comment et pourquoi nous avons pris une petite route qui
s'est éloigné des habitations. Il faisait très chaud, nous marchions en espérant
qu'il y a quelque chose après le virage suivant. Rien. Uniquement, de temps en
temps, des motos nous croisaient ou dépassaient. On commentait à s'inquiéter. Et
si on se faisait agresser ? Les motos savent mieux que nous qu'il n'y a personne
ni devant ni derrière nous. Nous avons presque paniqué. En rentrant on était
sacrément soulagés de voir les premières habitations.
Phang-nga. Nous avons
pris une excursion dans Phang-nga, la baie aux îles calcaires. Elle est située
entre Phuket et Krabi, sauf que personne ne connaissait Krabi à l'époque. Nous
sommes montés sur une barque à moteur de camion, comme toutes les autres là-bas.
Je parle de ceux qui ont des moteurs, il y en a beaucoup
qui n'ont pas. A travers de la mangrove ils nous ont emmené sur la principale
attraction touristique du coin : Jammes Bond Island
.
C'est le lieu de tournage d'un James Bond, il y avait toujours les traces du
ponton. Des commerçants avaient installé quelques échoppes de souvenirs. Le site
est très beau, surtout le rocher.
Au retour,
arrêt déjeuner au village sur pilotis. Déjà c'était un village touristique, avec
des restaurants et boutiques de souvenirs.
Pour
le reste ils continuent à vivre traditionnellement. Nous étions étonnés de voir
les enfants jouer au bord de
l'eau sans surveillance. Les cabanes sont assez sommaires. Sous le rocher un
bâtiment en béton était en construction, sur la photo
actuelle je constate que c'est une mosquée et que le village c'est beaucoup
modernisé. Sur le trajet j'ai remarqué aussi un hameau
dans un chenal latéral, je me disait que ces habitants vivent toujours isolés.
Ça se trouve ils travaillaient au village touristique et habitent au calme.
Dans l'après-midi visite de la grotte du Buddha Coucher, le plus grand du Sud de la Thaïlande. La grotte abrite une colonie de chauve-souris.
En partant, au niveau du pont entre l'île et le continent une Tour Eiffel :