Asie, premier voyage au bout du monde.
Début des années 80 c'était le début des grands voyages : le transport aérien ce démocratisait et j'ai commencé à avoir des moyens. Cheik Diop et le regretté Gérard Dejonghe, mes collègues et amis, sont partis : le premier dans le Yucatan, le deuxième au Pérou. Mon cousin Ace (prononcez : Atzé) travaillait à l'ambassade de Yougoslavie à Tokyo. C'était le prétexte pour le choix de la destination.
Je savais ce que je voulais : de l'exotique avec des palmiers. A l'époque il n'y avait pas d'Internet. Il fallait faire le tour, plusieurs tours, des agences de voyages et compagnies aériennes. J'ai fini par fixer l'itinéraire : en aller visiter les Philippines, au retour la Thaïlande. Deux destinations extrêmement exotiques pour l'époque. Dans les librairies on trouvait peu de guides pour les contrées lointaines. J'ai déniché un guide de voyages pour les Philippines et un polycopié de contributions des voyageurs en Thaïlande.
Pour l'aérien, le plus abordable c'était PIA, la compagnie pakistanaise. Avec
Nouvelles Frontières nous avions eu pour 5 340
francs le
billet, avec une nuit de correspondance à l'hôtel à Karachi. A noter que les
billets ne sont pas plus chers aujourd'hui, en valeur nominale : l'inflation
c'est cadeau ! Comment c'est possible ? Il y avait la libéralisation du marché
et le progrès technologique, surtout l'informatique. C'est difficile d'imaginer
aujourd'hui : pour chacun des six avions qu'on a pris, nous n'avons pas changé
d'appareil au Caire et Amman, il y avait quelque part des formulaires, des
tableaux, avec autant de champs que des places dans l'avion. Si nous n'avions
pas réservé suffisamment en avance, certaines des formulaires auraient été
complet et nous aurions dû chercher d'autres dates. En plus, on avait des
billets papier. Il ne fallait surtout pas les perdre,
sinon je ne sais pas comment aurait pu continuer le voyage.
C'était l'époque de l'argentique, j'avais apporté une vingtaine de films pour mon appareil photo Canon. J'ai ramené environs 550 photos, énorme pour l'époque mais qu'une petite vingtaine par jour.
Pakistan: Karchi.
Philippines: Manille, Volcan Taal, Pagsanjan et Banaue.
Japon: Tokyo et Kyoto.
Thaïlande: Bangkok et Phuket.
Une des avantages des voyages de plus de deux semaines est qu'on est content de rentrer. Et de retrouver les enfants, dans notre cas. Nous étions à l'âge de l'insouciance. Nous avons laissé Darko et Lea, de presque huit et trois ans, à ma belle-sœur que nous avons fait venir de Macédoine. Elle parlait peu français et avait les numéros de téléphone de quelques amis, au cas où. Heureusement que tout s'est bien passé.