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Cabilao  

    Je n'imaginais pas l'île de Cabilao aussi peuplé. Il y a du monde partout. Notre ressort est à côte du village de Cambaquiz. Un village typique philippin d'un millier d'habitants, pauvre avec une architecture chaotique.

    Ils ont pourtant une grande église, de loin le plus grand édifice du village. Comme d'habitude dans la région. Pourtant assez délabrée.

    Une spécificité intéressante: ils ont des "pick up points" pour accrocher les poubelles. Ainsi elles ne sont pas éparpillées par les animaux en attendant le ramassage. Autre chose, que je n'ai jamais compris aux Philippines: les ouvriers sont souvent "voilés", comme les femmes musulmanes. Nael, mon petit-fils de quatre ans, en voyant la photo, s'est exclamé: "Des ninjas". On m'avait dit que c'est pour se protéger de la chaleur, une réponse qui ne me satisfait pas. En mer, c'est pareil!

    Cabilao Beach Resort est un des quatre de l'île. Confortable. J'avais un bungalow sur la plage. L'air conditionné est agréable, même qu'il ne fait pas extrêmement chaud. Le wi-fi était indiqué available (donc en supplément) dans le restaurant, en réalité aléatoire. Pour voir la levée du soleil il faut se lever soi-même avant cinq heure quinze, mais c'est juste en face.

    Devant mon bungalow la plage est en sable blanc, dans l'eau c'est du corail et des herbes. Il faut aller assez loin pour nager. C'est tellement agréable à ce laissez flotter dans l'eau de 30° quand l'air fait du 35°. Je ne suis allé qu'une fois et la mer m'avait réservé une petite surprise. A une trentaine de mètres de moi et apparue un banc de poissons "volants". Entre guillemets, parce que ce n'était pas de vrais poissons volants, mais un banc de petits, surement poursuivies de quelque chose. Elles étaient très serrées et retombée vite dans l'eau. C'était comme une vague, faisant un bruis doux comme quand il pleut dans l'eau. Ça a duré quelques secondes. J'ai observais le même phénomène de terre, quand j'ai pris des photos.

    Le centre de plongée est à une trentaine de mètres de chez moi, les bateaux en face. On a fait une plongée de jour et les deux de nuit du bord. Pour les autres on avait un trois mats. A balancières. Un de ces bateaux typique, dont on se demande comment les flotteurs en bambou tiennent avec toutes les ficelles. Pourtant ils sont solides. L'essentiel est qu'on a beaucoup d'espace. En plus, on n'est pas nombreux. Le plus souvent on était six. Une journée j'étais seul, avec le guide et les trois membres de l'équipage, dont la tâche n'est pas de tout repos.

    Les sites sont tous tout près, en dix-quinze minutes de bateau. Le relief est toujours le même: un plateau qui, sur deux cents mètres, descend à 5 à 8 mètres et ensuite un mur aux grandes profondeurs. Les plongées sont d'une heure et on dépasse souvent.

    Il n'y a pas de requins à Cabilao. Rien de gros, que du petit. Ça n'était pas toujours comme ça. Il y a une quinzaine d'années, comme cette vidéo en témoigne, il y'avait des bancs de marteaux dans les eaux de Cabilao. Il n'y a en a plus. On m'avait donné deux raisons. Complémentaires, je croix. La température de l'eau a monté et ils ne l'aiment pas à 29°. Il faut descendre à au moins 70 mètres pour en trouver. L'autre raison est la surpêche qui les avait décimés! Donc que du petit. Le guide se faisait un malin plaisir de nous montrer du tout petit, des bêtes de trois millimètres. J'arrivais à les voir, mais prendre une photo! Pas évident la mise au point macro avec mon appareille photo de touriste. Je rappelle qu'un hippocampe pygmée ne fait que trois ou quatre millimètres.

    Notons que sur les sites de ce type, où il y a du petit les plongeurs-photographes sont obsédés par la macro, les poissons ne sont pas considérés comme intéressants. Il est difficile de faire de belles photos parce qu'ils bougent et ce sauvent vite. Certains vers, comme ceux qui envahissent le corail, ne sont pas considérés comme intéressants non plus.

    Il y avait, donc, des paysages:

des poissons, dès fois difficiles à identifier sur la photo comme ce couple de Pegasus:

des vers et des nudibranches:

 

des crustacées, certains d'un mimétisme inuit,

autres

et des choses que je ne sais ce que c'était:

    La nuit il y avait des bêtes que je connaissais

et que je ne connais pas:

J'en ai fait quelques clips aussi: deux stations de nettoyage , un poisson Pegasus qui se promène dans le sable , un poisson à corne . La nuit un crabe mimétique

 et un poisson bizarre . Le jour un serpent qui cherche à manger et remonte chercher de l'air .

    Je ne me suis jamais aussi bien senti sous l'eau qu'au cours de mes plongées à Cabilao. En surface il fessait chaud, j'ai transpiré, j'avais presque mal à la tête ... Sous l'eau aucune gêne, aucun souci. C'est là que j'ai vécu l'expression: comme dans le ventre de sa mère.

Alona