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Petra et tuba à Ras Mohamed

     Effrayé en février que la situation, sécuritaire et environnementale, puisse rapidement se dégrader j'ai organisé un voyage dans la région en novembre la même année. Avec femme et fille. Un très beau voyage.

    Arrivé au Caire nous avons visité les pyramides. An voiture de location traversé le Sinaï, passé à pied à Eilat en Israël et passé de nouveau à pied à Akaba en Jordanie. En voiture allés voir Petra, revenu à Akaba. Pris le ferry pour Nuweiba en Egypte, allés en taxi à Naama, pris une voiture pour faire du tuba à Ras Mohamed et repris l'avion pour Paris. En 10 jours, vols compris !

Le Caire

    A une centaine de kilomètres de Caire nous traversons le Canal ! On n'a pas eu la chance de voir un bateau. Il parait que c'est très impressionnant, quand on n'est pas très près de la surface de l'eau, de voir un gros navire avancer dans le sable. Nous avons emprunté le nouveau tunnel, qui n'était pas encore ouvert officiellement. C'est à une vingtaine de kilomètres au Nord de Suez, avant il fallait prendre les bacs aux extrémités, à Suez ou Port Saïd. On voit toujours les digues construites depuis la guerre de 1967 et les brèches percées au commencement de celle de 1973. D'ailleurs, sur le trajet, on voit des casernes et des tas d'armes détruites vingt ans plus tôt.

    Les routes dans le Sinaï sont bonnes, la traversée rapide. Après la photo avec Saladin Island, avec l'hôtel Hilton sur la gauche de la photo, retour de la voiture au Hilton. Le passage de la frontière à pieds et bus pour Eilat. Une nuit à l'hôtel, après un délicieux shawarma.

    Le matin un taxi nous aie amené à la frontière jordanienne. Le chauffeur nous a dit qu'il nous envie, il voulait y aller aussi. En effet la frontière, fermée depuis la guerre de 1967, venait de rouvrir depuis quelques semaines. Pas encore pour les citoyens israéliens. Encore une fois, traversée à pieds. L'observateur vigilant notera qu'à l'époque le bagage à roulette n'était pas encore généralisé. Je n'avais pas réservé de voiture en avance, j'ai compté prendre un taxi pour nous amener chez un loueur à Aqaba. La chance nous avait facilité la vie. Sur le parking du poste frontière il y avait une voiture Avis. J'ai voulu demander au monsieur qui se tenait à côté comment aller au bureau. Il m’avait dit que quelqu'un avait réservé la voiture mais qu'il ne le voit pas arrivé. Alors c'était pour nous. Sur le capot il a barré le nom de l'absent et a mis le mien. Ensuite nous l'avions ramené à l'agence, pour savoir où rendre la voiture 

    Il nous restait suffisamment de temps pour aller à la plage. La façade maritime de la Jordanie est très limitée, une quinzaine de kilomètres. Alors ils étaient déjà très attentifs à la protection des fonds coralliens. C’était interdit d'aller dans l'eau directement de la plage, uniquement à partir de la jetée. Lea et moi nous avions pu admirer, en tuba, le corail et les poissons multicolores. On a passé un bon moment sur la plage. J'ai mal estimé le temps du trajet, la nuit est tombé quand on était encore sur la route montagneuse. Il faisait nuit noire, je ne voyais même pas les contours du relief autour de nous. J'avoue que j'ai commençais à avoir la trouille. Et si on crevait ? Accompagné d'une femme et surtout d'une jeune fille arrêterais-je en confiance la première voiture qui se présente ? Je n’ai rien dit mais j'ai conçu un plan: en cas de pépin je leur demanderai de se cacher dans les buissons avant de voir à qui on a à faire. Evidement on n'a pas crevé.

Petra

    Sur le chemin de retour un aperçu des paysages de la Jordanie. L'autoroute Aqaba - Amman est la principal artère d'approvisionnement du pays, l'essentiel du commerce avec l'étranger passe par le port Aqaba. Sur la dernière photo une vue sur Aqaba et Eilat:

   

    La suite du périple c'est le ferry pour Nuweiba, en Egypte. Fait amusant: l'embarquement se fait un peu comme dans les avions. Un camion spécial nous amène au bateau. Il y a quelques touristes, la grande majorité des passagers c'ont des immigrés égyptiens de retour de l'Arabie Saoudite.

    Le voyage commence comme une promenade en mer. Lea écrit des cartes postales (même que sur la photo elle mange son sandwich), moi j'observe le paysage qui défile. D'abord la côte jordanienne, la saoudienne ensuite. Je remarque un bateau israélien bizarre. Rapidement on voit un orage devant. Le bateau, imperturbable, y va tout droit. Le vent souffle de plus en plus fort. La surface de la mer devient moutonneuse, sans vagues importantes. Le vent commence à arracher les plaques de la toiture. Le haut-parleur hurle en arabe. Je n'y comprends rien, c'est en arabe. Pourtant le bateau continue d'avancer, tout droit. Je me dis que si c'était grave il aurait changé la direction. J'étais inquiet quand même. Le scénario qui me faisait peur c'était la panique et que la foule part à gauche ou à droite et déséquilibre le bateau. Je ne crois pas que c'est possible, mais quand on est sûr place ...

    D'un coup la tempête c'est calmé ! Un silence étrange sur le pont. Tout le monde est trempé, une partie de la toiture partie. Du côté saoudien une éclaircie dans le panorama biblique: l'apparition du Christ au milieu du tableau ne m'aurait pas étonnée.

    Arrivé à Nuweiba nous débarquons et nous prenons un taxi pour le Sud. Sur la route une scène révoltante. Un barrage de police (ou des militaires). Le taxi s'arrête et sort voir le gradé assis sur une chaise avec un journal. Ils se parlent, sans que l'officier détourne le regard de son journal. Le chauffeur revient, prend une boite de cigarettes et la lui apporte. Encore quelques palabres, signe que c'est bon, toujours sans détourner la tête, et on s'en va. Alors, je me dis, comment s'étonner qu'il y en a qui foutent des bombes. On est arrivé à Naama, hôtel New Tiran, tard dans la nuit. Le lendemain matin on a pu se rendre compte qu'il y avait une grosse tempête dans la région.

Sharm el-Sheikh

    Après une escale au Caire on s'est envolé vers la France. Du hublot j'ai repéré une centrale nucléaire à deux réacteurs. Belleville ou Nogent ?

  

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