Honiara
Sur
la route pour Gizo on devait passer une journée à
Honiara, la capitale des Îles Salomon. Elle se trouve sur
Guadalcanal, une île en grand partie couverte de forêt
tropicale. La première curiosité locale qu'on remarque
sont les pare-brises des taxis: pour se protéger du soleil la
moitié supérieure est recouverte du plastique noir.
L'hôtel Quality Inn est assez sommaire, on a dû changer trois fois de chambre pour en trouver une avec climatisation qui marche. L'avantage de cet hôtel est qu'il est sur Mendaňa Avenue, la rue principale est commerçante. Alvaro de Mendaňa y Neira fut le navigateur espagnol qui a découvert les Îles Salomon en 1567.
Honiara
ressemble à Port Moresby, sans le sentiment d'insécurité.
Au moins nous, nous ne l'avions pas. Et de toute façon nous ne
sommes pas sortis le soir. C'est une ville pauvre, à la mode
Pacific. Je ne sais pas l'expliquer mais ce n'est pas pareil comme en
Afrique ou au Guatemala. Une spécificité: les
surveillants dans les
magasins, haut perchés prés de la porte.
Une
journée, ca passe vite: promenade le long de Mendaňa
Avenue où
on peut trouver des journaux
mais pas de librairie. Visite du petit musée
et des magasins de souvenirs. On se demande, presque, si les
Nguzunguzus exposés
sont fabriqués dans le pays ou en Chine. Nguzunguzus
(prononcer "gouzougouzou"), des proues de canoës, sont
emblématiques des Îles Salomon aussi bien que les
barawas faits de coquillages
ou roches et les insignes de chef qui sont les kapkaps
en coquillages et carapaces de tortue. Le marché est très
coloré mais ne vaux
pas celui de Port Vila, sauf qu'ici il y a beaucoup plus de poissons
et coquillages.
On est parti pour Gizo du terminal domestique, inondé de la dernière averse. Tout en sachant qu'il pleut tous les jours.
Au retour il nous restait donc quelques heures entre les deux avions. Au lieu de suffoquer dans le terminal international qui n'est pas d'air conditionné on avait décidé de louer un taxi pour visiter la ville et les environs.
Sur
et autour de l'île de Guadalcanal de grands batailles, de
plusieurs mois, ce sont déroulées entre les américaines
et les japonais pendant la Deuxième Guère Mondiale. 5
000 américains et 30 000 japonais sont morts, dont beaucoup de
maladies. Benegas, notre chauffeur nous avait amené au
Aligator Creek,
sur le pont de la rivière qu'une colonne de japonais avait
essayé de remonter marchant dans son lit pour ne pas se faire
repérer. Malins les japonais, mais ils ne savaient pas qu'elle
était infestée de crocodiles. Par la suite les
autochtones l'ont appelé La
rivière rouge.
Au Betikama Adventist College il y a un Musée de WWII, un cimetière de matériel en effet, avec une boutique d'artisanat.
Sur
les hauteurs on avait visité le mémorial américain.
La liste des bateaux perdus, dont deux porte-avions, est
impressionnante. On n'a pas visité le mémorial
japonais, le chauffeur n'osait pas y aller. Trop dangereux. On aurait
pu si on était plusieurs voitures. Tout seuls on risquait à
se faire caillasser. Du haut on a une belle vue sur les îles
d'en face, les bateaux de pèche qui transbordent le poisson
vers les bateaux usines, le port, le quartier chinois.
Le
quartier chinois, c'est une autre histoire. A l'époque, quand
les Salomon étaient une colonie britannique, les anglais
avaient amenés des chinois pour travailler dans les
plantations et ailleurs. Avec le temps ils sont devenus des
commerçants prospères. Aujourd'hui les Salomon
indépendants sont un des rares pays qui reconnaissent Taïwan.
Il y a deux ans des émeutes insurrectionnelles ont éclatées
contre le premier ministre. La rumeur avait couru que le ladite
premier ministre est soutenu financièrement par les chinois.
Il ne fallait pas plus pour qu'une foule en colère met à
sac et incendie le vieux quartier chinois. Aujourd'hui le quartier
est rasé et une pancarte
rappelle qu'il est interdit de construire ou reconstruire. Le guide
Lonely
Planet,
qui n'est pas réédité souvent, recommande
toujours de le visiter. Google Earth
n'est toujours pas mis à jour non plus.