Le bungalow à Bolentakeper est plus confortable, avec une véranda. Le laplap est meilleur, mais toujours aussi difficile à manger. On est toujours entourés de curieux, enfants et adultes.
Bien, on est venu pour voir les denses Rom,
dont le nom n'a rien à voir avec le peuple Rom. Le festival doit commencer le
soir avec la présentation des masques. Les hommes sont dans la nasara, à
l'extérieur du village, tabou pour les femmes, enfants et étrangers. Quelque uns
viennent ériger le présentoir des masques sur le terre-plein, juste à côté de notre
bungalow, là où la danse aura lieu. De temps en temps on entend les tam-tams,
c'est mystérieux. A la tombé de la nuit tous les villageois se ressemblent. Le
bruit des tem-tems s'intensifie. On aperçoit les masques à la lumière de la
torche d'un danseur et du flash de mon appareil photo
. On ne voit pas le public, il fait nuit, mais on sent
autours de nous l'odeur des
gens qui travaillent dur.
Le
lendemain matin ils ramènent les cochons à sacrifier, il y en aura sept, de
manière à choquer n'importe quel défenseur des animaux. C'est un festival annuel,
d'une certaine importance. Des gens viennent des villages voisins, même à plus
d'une heure à pied. Nos amis d'Emiotungan
sur leur pick-up. On est les seuls étrangers. On croit qu'ils nous flattent en
nous disant qu'on est les premiers. Pour vérifier on pose des questions à des
différentes personnes. Comment se passe ceci ou cela avec les étrangers? La
réponse est toujours la même: vous étés les premier à assister au festival. En
effet le bungalow est tout neuf et même je suppose que le village n'est pas sur
le chemin qui mène au volcan Marum.
Dans le publique il n'y a que des femmes et des enfants, tous les hommes participent au spectacle. Je croix que tous dansent, sauf ceux qui doivent abattre les cochons. Il y a une vingtaine d'hommes masqués, les autres sont habillés comme d'habitude. Les danses durent environ une heure. C'est impressionnant.
Rien de mieux que quelques clips pour
raconter une danse: L'ouverture
, le danseur Nike
,
la danse silencieuse
et la danse finale
Je m'attends au pire pour la séquence de l'abattage des cochons. Ils les ont abattus pendant les danses. A la fin, à côté des carcasses il y a une cérémonie que je ne comprends pas très bien. Un discours du chef du village, félicitations des danseurs, échange de l'argents qui devrait être des droits de porter un masque l'année prochaine ou/et achat du cochon, attribution des grappes de bananes.
Il
a été très difficile de prendre des
photos des masques qui bougeaient tout le temps. Ils acceptent de nous les montrer, à Vera et moi, dans la nasara. La nasara est interdite aux femmes, mais ils font une exception pour
Vera, elle est étrangère. C'est un endroit sacré: il y a une sorte
d'autel (à la gloire d'un ancien grand
chef) et des tam-tams, dont un en cours de
fabrication. On a l'impression que c'est surtout un coin où les mecs se retrouvent entre hommes
et où ils
peuvent tranquillement boire du kawa et manger de la viande pas trop cuite. Les
masques ne sont pas sur la clairière de la nasara mais quelque part dans la
foret, plus loin. Tabou, on ne peut pas y aller, c'est eux qui viennent. On assiste
à une sorte de rappel de la danse du matin.
Pendent
la journée, de temps en temps, on entend le bruit caractéristique des feuilles
de la cape de l'homme masqué. Il apparaît à un bout du village et le traverse en
courant. Il est censé frapper les enfants. Les grands s'enfuissent en rigolant
et emportent les petits, terrorisés. Quand ils reviennent Vera leurs demande
s'il frappe fort! Ils répondent qu'il peut frapper si fort qu'il peut même
casser son bâton. J'en doute qu'il n'a jamais réussi à atteindre un.