Guatemala,
chez les Maya
Après un voyage professionnel aux USA, je me suis offert une extension privée au Guatemala, pays à la réputation d'être aussi beau et varié que le Mexique mais plus petit, donc plus facile à visiter.
Guatemala, c'est ma première location (privée) de voiture. Une jeepette Suzuki, laquelle a failli me coûter la vie, on en parlera plus loin.
Au
Guatemala le choc culture
l,
c'est la roue.
Les Maya, une grande civilisation, ne la connaissaient pas. Leurs descendants ne la
connaissent toujours pas, pas trop. Le "pas trop" concerne uniquement
les (peu nombreux) heureux propriétaires de voitures. Sur les côtés de la route, des gens
lourdement chargés marchent. Les hommes portent le fardeau
sur le dos, avec un bandeau au front,
les femmes sur la tête, les enfants comme ils peuvent.
Même pas de brouettes. Partout dans le monde
celui qui a un cheval le charge et essaie, s'il peut, de monter aussi. Il n'y a
qu'ici qu'on peut voir le bûcheron descendre de la montagne avec un tas de
bois sur le cheval et un autre tas sur le dos.
On peut distinguer trois étapes du séjour: avant Tikal, Tikal et après Tikal.
Une fois rentré j'avais appris que je venais de visiter un pays en guerre civile, avec 80 000 victimes au cours de la décennie. Et pourtant je suis les actualités. Il faut comprendre, dans les années quatre-vingt les hommes des mendias ne connaissaient pas Rigoberta Manchu, le public encore moins. Sur place, la seule fois que j'avais ressenti comme un froid dans le dos c'était sur la route de Panajachel quand j'ai voulu prendre une photo du portail d'une caserne. "Fais pas le con! On n'est pas en Europe, on est en Amérique Centrale. Ici on peut disparaître!" Anjela, que j'avais pris en stop, était argentine.