El Calafate
Patagonie
Buenos Aires
En
préparant le voyage j'avais prévu de faire de longs trajets en bus. Le bus est
moins cher que l'avion, mais pas tant que ça. Surtout en valeurs absolue. La
raison est autre: vivre les grands espaces.
J'ai
voulu, partant d'Ushuaia, traverser la Terre de Feux, franchir en ferry le
Detroit de Magelan, parcourir la pampa jusqu'au El Calafate. J'ai renoncé, il
n'y a pas de bus direct. Il faut changer à Rio Gallegos, en y passant la nuit.
Alors deux jours de bus par rapport à une heure d'avion! En résumé: on a fini
par faire un seul trajet en bus. D'El Calafate à Puerto Madryn, avec changement
à Rio Gallegos.
Le bus
d'El
Calafate part à midi et il faut quatre heures pour faire les trois cents
kilomètres pour Rio Gallegos. Il y a un phénomène intéressent dans la région. En
sortant d'El Calafate vers l'Est et ensuite à l'entrée de Rio Gallegos il y a
des postes de contrôle. En voiture, à El Calafate je me suis fait gronder par
deux fois.
La
première, en arrivant de l'aéroport, parce que je n'avais pas les codes allumés
et la deuxième parce que j'étais à plus de 20 à l'heure. C'était tout.
En
bus c'est différent. Le bus s'arrête et un policier monte. Il a déjà la liste des
passagers, avec les numéros des passeports qu'on a donnés à la réservation. Et il
vérifie tous les passeports, un à un. On a vu ça uniquement ici. Pourquoi qu'ici? Il y a
30 ans, pendant la guerre des Malvinas l'aéroport militaire de Rio Gallegos
était la base de départ des opérations aériennes. Peut-être ces contrôles datent
de l'époque. Ils ont dû oublier de les supprimer.
Le bus de Rio Gallegos part à 18 heures, pour arriver à Puerto Madryn à midi le lendemain. Il y a environ 1300 kilomètres. Les bus longue distance sont à deux étages avec des sièges très confortables, bien étudiés pour dormir. Des repas sont servis pendant le trajet, comme dans les avions. Le chariot distributeur en moins. On est arrivé à Puerto Madryn avec une heure de retard.
J'avais réservé la voiture par un intermédiaire anglais, par Internet. Une fois la réservation faite ils vous annoncent le vrai loueur. Pour nous c'était AVIS. Tout allait bien, sauf que quand on s'est présenté au bureau, vers 13h30, on a trouvé la porte close. Fermé de 13h jusqu'au 16h30. Alors on a attendu dans le petit parc en face, bloqué par nos bagages. Le type nous a filé la voiture, garée dans la rue devant le bureau qu'il partage avec une agence de voyage, notait quelques égratignures et un impact sur le para brise et parti. En chargeant les bagages on s'est aperçu que la porte droite ne s'ouvrait pas de l'extérieur et qu'il y avait un deuxième impact sur le para brise. Je suis allé le voir au bureau, il n'y était plus.
Un après-midi de repos à Puerto Madryn. Promenade sur la plage, signe d'adieu au bateau de croisière qui quittait le port. Diner chez Nautico d'excellents fruits de mer, dernières du voyage. C'était aussi amusant de voir de nombreux coquets pavillons de banlieue sur l'avenue du bord de la mer, imbriqués entre les immeubles.
On a quitté Puerto Madrin en avion, à partir du petit aéroport de province où on gare la voiture devant le bâtiment. La personne de chez AVIS a vérifié le kilométrage, fait le tour de la voiture, déclaré que c'est bon. Il ne m'avait pas signé la copie de location, comme preuve que j'ai rendu la voiture en disant que ce n'est pas nécessaire et il est parti. Dans la précipitation je n'ai pas insisté. Un peu plus tard j'avais réalisé qu'il ne m'avait pas rendue l'empreinte de ma carte de crédit signé en blanc pour la garantie. Les jours suivantes je surveillais mon relevé de compte bancaire avec un peu d'inquiétude, heureusement qu'aujourd'hui Internet permet de le faire. Je craignais, un petit peu tout de même, de recevoir un mail me demandant de rendre la voiture. Tout est rentré dans l'ordre, dans mon esprit quand j'ai reçu le message avec le formulaire de satisfaction à remplir.