Tachkent
Ouzbékistan
Kysyl Koum
Pour
aller à Khiva de Tachkent il y a une heure de trajet en
avion. Du haut on voit l'immense réseau
de carneaux d'irrigation. Est-ce aussi l'héritage de l'esprit soviétique mais
l'hôtesse, pourtant très jeune, m'avait interdit de prendre de photos à
travers l'hublot. J'en ai volé quelque unes quand même. On atterrit à
Urgench, réputée ville sans
intérêt. Les trente kilomètres de
route qui la séparent de Khiva sont équipés de câbles pour le
trolley.
Je
n'avais jamais entendu parler de Khiva (Xива, en
cyrillique) et pourtant la vieille ville, la forteresse intérieure, est un bijou
architectural et historique. Des remparts, en terre séchée et briques crues,
délimitent un rectangle de 600x400 mètres. Une ville - musée avec 1000 à 2000
habitants dedans. Nous, on était logé dans un
hôtel de charme juste en face de la
porte Ouest, avec très belle vue sur les
remparts, jour et nuit.
A l'entrée de la ville, juste à gauche, se trouve le palais des khans, avec la tour Ak Sheik Bobo, datant du XII siècle, plusieurs fois restaurée depuis. Les vues du haut, sur le palais
vers la ville
ou vers l'extérieur sont éblouissantes.
La ville est merveilleusement restaurée est
entretenue, a part certains parties
intérieures des remparts. Du côté extérieur on voit des tombes ! On nous a
expliqué qu'elles sont factices. Elles étaient censées dissuader les envahisseurs
d'attaquer la ville, n'osant pas les profaner. Ils devraient être assez naïfs,
les envahisseurs! Tiens, les conduites de gaz entrent en ville par cette
porte.
De l'autre côté, à droite de l'entrée Ouest se trouve la madrasa Mohamed Amin Khan, aujourd'hui transformée en hôtel. Son minaret inachevé devait faire 77 mètres pour être le plus grand du monde musulman, fin dix-neuvième.
La mosquée de vendredi, Juma Masjid, avec son minaret de 33 mètres se trouve au centre de la ville. Dans l'immense salle de prière 213 colonnes soutiennent le plafond, toutes différentes et d'âges différents. Certains datent du Xème siècle. Ce sont des dons des fidèles fortunés, ils les offraient au fur et à mesure.
A côté de la grande mosquée on trouve une petite, avec le mausolée de quelqu'un dont je n'ai pas retenu le nom, où les jeunes mariés viennent chercher la bénédiction. On a croisé plusieurs mariages, un jeudi. La guide nous avait dit que c'est la fin de la saison des mariages, en hiver la nourriture pour le festin est plus chère.
Le marché est installé le long du côté extérieur des remparts.
La partie habitée rappelle beaucoup les pueblos, les villages indiennes, de l'Ouest américain. Les mêmes mâtereaux, les mêmes poutres qui traversent les murs, les mêmes fours à pain qu' à Taos et Acoma au Nouveau Mexique. Dans le guide, dont je terrai le nom, j'avais lu qu'en faisant de Khiva une ville musée, le gouvernement soviétiques avait viré les habitants. Pourtant les maisons qu'on a vu n'avaient pas l'air d'avoir était réhabitées après avoir étaient inhabitées pendant des années. Il y avait, peut-être, des gens installés dans les mosquées ou autour, comme autour du mur des Lamentations à Jérusalem avant 1967? Vas savoir!
Une
jeune femme, prof de français au lycée, qui venait d'obtenir une bourse pour la
France nous avait invité de prendre un thé. On nous a expliqué que ces vieilles
maisons sont très difficiles à entretenir. Il est impossible d'entreprendre des
travaux d'entretien, les conduites d'eau et les canalisations sont enchevêtrées.
Si on touche quelque part, tout est déstabilisé. Une autre famille nous avait offert à gouter leur pain, délicieux,
sans nous demander de l'argent. La région est devenue touristique, mais les gens
n'ont pas encore pris l'habitude de taxer les touristes pour tout. Par exemple,
aucun problème de les prendre en photo. Pourtant les marchands de souvenirs y
sont. Moi, je me suis acheté un lutrin, un porte-livre:
fait d'une seule pièce, bien sûr Pas facile à le faire et défaire.
Et voilà, quelque Ouzbèks, habitants de Khiva: