Contrairement
aux Philippins, les Thaïs ne parlent pas de langues étrangers. Au passage d'un
barrage de police, en croisant les poignées, le chauffeur m'avait dit: "Myanmar, Myanmar".
Je devais comprendre qu'ils sont à la recherche de clandestins Birmans. Arrivée
à Ranong il voulait m'abandonner devant la boutique de Smiling Seahorse, fermée.
Le mot hôtel, dit avec toutes les prononciations possibles, ne lui disait rien. Le signe: la main sous la joue de ma tête
inclinée, dormir pour moi, non plus. Heureusement qu'il y a le portable
aujourd'hui. Il a téléphoné quelque part et finis par m'amener au B, mon hôtel
à quelques centaines de mètres plus loin. B est un hôtel confortable, avec
piscine sur le toit que je n'ai pas
utilisé.
Ranong est un port de pêche, ville pas touristique. Il y a que le marché à visiter, avec ses gargotes:
les échoppes de fruits et légumes, de la viande et du poisson:
J'étais déçu de ne pas voir ni du ramboutan ni du mangoustan, il parait que ce n'était pas la saison. Le soir j'avais mangé une soupe dans une gargote.
Le
lendemain, au début de l'après-midi, on est parti pour l'embarcadère. Au départ
j'ai découvert que deux équipiers, une dame anglaise et un jeune allemand,
partaient du même hôtel et sur le chemin on a récupéré un couple de danois. Les
autres, un groupe joyeux de six français, venaient d'arriver directement de
l'aéroport de Phuket. Au quai on a découvert Thai See, notre bateau. J'ai
partagé la cabine (la couchette
supérieure) du pont supérieur, juste
derrière le poste de pilotage, avec Preben, mon guide de plongée. Le temps que
Franck nous avait présenté le bateau et les règles à bord, on était déjà en
Birmanie.
Sur le quai de Ranong on était accueilli par Camille, souriante comme d'habitude. Après l'accostage un peu mouvementé, on est partis dans nos hôtels. Je n'ai pas eu de mal de mer, mais après les huit jours en mer cette nuit j'avais le mal de terre. Toute la nuit je sentais le t'engage du bateau.
Le
jour suivant je devais le passé sur l'île de Koh Phayam. En effet Koh
veut dire île, en thaï. Et là une épreuve, la plus difficile m'attendais.
Sur l'île il n'y a pas de voitures, il fallait que je me déplace en mototaxi. Le
problème c'était que je ne suis jamais monté sur une moto et je l'appréhendai
beaucoup. Comment faire, faut-il que je m'accroche au mec, comme elles font les
filles sur les motos à Paris? Si je veux, on m'a répondu, normalement on se tient
par les prises au-dessous du siège. Tant qu'à faire, j'ai décidé de commencé
tout de suite, pour aller à l'embarcadère. On les reconnait par les gilets rouges
des conducteurs. Au départ j'étais crispé, avant de me rendre compte que ça va.
Chose marrante, personne ne sait comment s'appelle exactement l'île. Au guichet j'ai vu quatre orthographes différents. Mon problème était autre. Arrivé à 9h30 il n'y avait plus de place sur le bateau rapide pour 10h. Le ferry, plus lent, est parti pendant que j'ai discuté au guichet. Il fallait poireauter jusqu'au midi, pour le suivant. Heureusement que dans le troquet à côté on peut se régaler avec du jus de mangue pressé.
A midi j'ai compris pourquoi
il n'y avait pas de la place le matin: le speed boat, que j'imaginé un ferry
rapide, est une toute petite vedette qui
fait la traversée en quarante minutes. Il emprunte un chenal, bordé de
poissonneries et autres usines et entrepôts avant d'atteindre la mer libre.
A partir de l'île s'est reparti pour une nouvelle série de plongées.
Le lendemain matin, à neuve heures et demie j'ai pris le bus, confortable et air conditionné, pour cinq heures de route jusqu'au Phuket.